La onzième édition du Baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi, réalisée par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT), montre notamment une récurrence du cumul de propos et comportements stigmatisants.
On constate un cumul de différentes formes d’attitudes hostiles au travail, illustrées par trois types de situations : les « propos ou comportements stigmatisants » (sexistes, homophobes, racistes, handiphobes, liés à la religion ou à l’état de santé) ; les « expériences de discrimination » (liées au sexe, grossesse ou maternité, âge, origine ou couleur de peau, religion, état de santé ou situation de handicap) et les comportements et situations de « dévalorisation du travail » (dépréciation injuste ou déni de reconnaissance du travail ou des compétences, sous-estimation des compétences, attribution de tâches ingrates ou dévalorisantes). Ces propos s’inscrivent dans un continuum d’attitudes hostiles constituant un harcèlement multiforme.
Propos sexistes et racistes en premier lieu
L’étude précise que les propos sexistes et racistes sont les plus fréquents et qu’ils sont souvent minimisés car justifiés par l’humour. Si les propos et comportements stigmatisants sont comparables dans le secteur privé (25 %) et le secteur public (27 %), ils touchent différemment selon les catégories de personnes, agissant comme une assignation à des catégories discriminées (dévaluation d’un individu par l’attribution d’une identité sociale dévalorisée dans un contexte donné). Les femmes perçues comme non-blanches ou en situation de handicap et les hommes perçus comme homosexuels, noirs ou arabes restent les plus exposées aux attitudes hostiles au travail. Obéissant au régime juridique des discriminations, la qualification de harcèlement discriminatoire permet à la victime de saisir la justice et le Défenseur des droits, pouvant mettre l’employeur en situation de devoir expliquer les procédures mises en place pour prévenir et les mesures prises pour faire cesser ces situations. Le rapport conclut sur la nécessité d’intégrer ces propos et à une démarche de prévention globale.