La Licra condamne fermement les manifestations sauvages qui se déroulent actuellement à Sciences Po Paris et dans certains autres établissements d’enseignement supérieur. Il est inadmissible qu’une minorité radicale empêche le fonctionnement normal de l’activité universitaire, qu’elle prenne en otage la liberté d’expression et fasse peser sur une partie des étudiants un sentiment d’insécurité.
L’antisionisme radical est vecteur d’antisémitisme et, en France, l’antisémitisme est un délit. Que des établissements d’enseignement supérieur d’une société démocratique puissent s’ériger en chambres d’écho, à l’image de certaines universités américaines, de cette haine archaïque, constitue un événement sans précédent, à la fois régressif et dévastateur. Que des élus d’un parti politique, La France insoumise, s’en fassent les porte-voix actifs, par obsession idéologique et dans l’espoir de quelques gains électoraux, et appellent à la répétition de telles opérations sur d’autres campus, constitue un danger pour nos libertés, individuelles et collectives.
Nous appelons à un sursaut énergique de la direction de l’école Sciences Po et à une réaction ferme des pouvoirs publics. Ces incidents ne constituent pas un épiphénomène ni un épisode anodin d’agitation étudiante. Ils participent d’une haine mondialisée qui a pour nom « antisémitisme » et qui n’aspire qu’à se propager, en profitant de la complicité de certaines élites ou de leur renoncement. Ils annoncent la fracturation de la société par la destruction du débat public et poursuivent un objectif d’embrasement la société. Aucune complaisance n’est acceptable en la matière. Tout débat d’idées est construit autour de lois et de règles, qui structurent notre République et nos libertés fondamentales. Les violer est non seulement un délit mais surtout une attaque frontale contre le bon fonctionnement de notre démocratie. Que cela cesse !