Le débat sur le port de signes ostentatoires religieux dans le sport en France ne devrait pas avoir lieu. Les règlements sont parfaitement clairs : l’article 50.2 de la Charte olympique stipule : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique ». La neutralité du sport est ainsi une condition essentielle rappelée par l’esprit même des grands principes sportifs internationaux.
Certes, ce texte concerne spécifiquement les Jeux Olympiques, mais il établit un principe absolu : les critères sportifs objectifs sont les seuls valables. Cela permet de protéger le sport de toute incursion religieuse et de toute instrumentalisation politique ou idéologique.
Nous sommes cependant conscients qu’à travers un débat amplifié par la récente proposition de loi déposée et votée au Sénat s’affirme la volonté des extrémistes religieux de s’emparer de l’esprit et des valeurs véhiculées par le sport. Leur but est d’influencer, voire d’imposer leurs conceptions au reste de la société.
L’extrême gauche et l’extrême droite instrumentalisent la question du voile dans le cadre d’agendas politiques qui ne sont pas républicains. Favorisant le communautarisme et poursuivant des fins électorales, la première défend à tout prix le port du voile tandis que la seconde voudrait, en contradiction avec les libertés individuelles, l’interdire dans tout l’espace public. Ces positions, aussi radicales l’une que l’autre, détournent l’attention du véritable enjeu : la préservation du sport comme espace de rassemblement et de rapprochement des êtres humains.
La Licra défend une approche républicaine, ancrée dans le respect d’une neutralité stricte, pour empêcher toutes formes de prosélytisme religieux ou politique. C’est là une exigence qui ne limite pas la liberté mais garantit, au contraire, l’universalisme du sport, permettant à chacun de participer et de s’épanouir, à l’écart des ferments de divisions.
La Licra est donc favorable à ce que cette neutralité religieuse et politique s’impose explicitement à toutes les fédérations sportives nationales ainsi qu’à l’ensemble de leurs affiliés. Cette clarification réglementaire constituerait une avancée importante pour préserver durablement le caractère universel et fédérateur du sport.