OÙ EST ANNE FRANK ! est un film d’animation mettant en scène Kitty, l’amie imaginaire à qui Anne Frank s’adressait en écrivant son célèbre Journal. Kitty se réveille dans notre monde moderne et part à la recherche d’Anne Frank et de sa famille. Dès le 8 décembre au cinéma.
Synopsis
Kitty, l’amie imaginaire d’Anne Frank à qui était dédié le célèbre journal, a mystérieusement pris vie de nos jours dans la maison où s’était réfugiée Anne et sa famille, à Amsterdam, devenue depuis un lieu emblématique recevant des visiteurs du monde entier. Munie du précieux manuscrit, qui rappelle ce qu’Anne a vécu il y a plus de 75 ans, Kitty se lance à sa recherche en compagnie de son nouvel ami Peter, qui vient en aide aux réfugiés clandestins ; elle découvre alors sidérée qu’Anne est à la fois partout et nulle part. Et dans cette Europe différente, désormais aux prises avec de nouveaux enjeux majeurs, Kitty trouvera le moyen de redonner au message d’Anne Frank sens, vie et espoir…
Titre du film
“L’idée de ce titre, sans point d’interrogation mais avec un point d’exclamation, c’est d’affirmer un constat : où est Anne Frank aujourd’hui, dans un monde où des enfants continuent d’être victimes de la guerre, comme si rien n’avait changé depuis. Et le point d’exclamation permet d’exprimer cela.” – Ari Folman, Réalisateur
Critique d’Abraham Bengio, Président de la commission culture
“Ari Folman, le réalisateur et le scénariste d’Où est Anne Franck ! est un cinéaste israélien de très grand talent : on se souvient de son premier long-métrage d’animation, Valse avec Béchir en 2008. C’est peu dire que son adaptation du Journal d’Anne Frank ne déçoit pas…
Pour des raisons esthétiques d’abord : la représentation stylisée et effrayante des nazis peut faire penser au Maus de Spiegelman ; et on gardera longtemps en mémoire les scènes où, pour suggérer les combats de la Libération, Folman met aux prises les armées de l’Axe avec des Alliés qui prennent la forme de personnages imaginaires, tout droit sortis de la mythologie et de l’antiquité telles que se les représentait Anne ; plus fortes encore sont les scènes où les étapes de la déportation cruelle des juifs sont évoquées, avec une sensibilité et une pudeur qui mettent les larmes aux yeux, par une métaphore qui renvoie au franchissement des fleuves des enfers dans cette même mythologie gréco-latine, avec Cerbère dans le rôle des chiens des SS – ainsi Folman, qui a sans doute médité les paroles de Claude Lanzmann, peut-il parler de la Shoah sans la représenter.
Pour des raisons idéologiques et morales, ensuite, qui ne sauraient laisser indifférents les militants de l’antiracisme universaliste que nous nous efforçons d’être à la LICRA. L’histoire de Kitty, qui s’échappe des pages du Journal pour découvrir l’Amsterdam moderne, permet à Folman de parler du drame des migrants. Ici encore, avec une immense sensibilité (jamais le drame vécu par les migrants n’est comparé avec la tragédie de la Shoah), Folman nous livre une leçon salutaire : le Journal d’Anne Frank n’est pas, ne doit pas être un fétiche, un objet de vénération ni son auteur un simple prétexte à nommer des places, des rues, des bibliothèques ou des centres culturels : Anne et son Journal sont vivants et ils auront triomphé de la mort dans la mesure où ils peuvent changer notre regard sur le monde contemporain et inspirer notre action.
À partir du 8 décembre, date de la sortie du film, ne manquez pas Où est Anne Frank ! Et allez-y avec les enfants (je dirais : à partir de 10 ans ?) pour les fêtes de fin d’année !”
Abraham BENGIO