De l’été 1943 à l’été 1944, la gare de Bobigny fut le lieu principal de la déportation des Juifs de France organisée par l’Allemagne nazie avec le soutien du gouvernement de Vichy. En 13 mois, 21 convois sont organisés et 22 500 hommes, femmes, enfants, internés au camp de Drancy, sont déportés vers les camps d’extermination au départ de cette gare. C’est un lieu majeur de la mémoire française de la Seconde Guerre mondiale.
Le département de la Seine-Saint-Denis et Tourisme 93 vous proposent de découvrir ce site historique et mémoriel depuis son ouverture au public le 18 janvier 2023.
Jours d’ouverture
Le Mémorial est ouvert du mercredi au dimanche de 9h30 à 12h30 et de 14 h à 17 h. La visite du site est gratuite (parcours historique et mémoriel). 151 avenue Henri Barbusse – 93000 Bobigny. Tél. : 01 89 57 21 57 – mail : gare.deportation@ville-bobigny.fr. La visite s’effectue librement. Des audioguides, et/ou application à télécharger, sont disponibles sur place.
Visite guidée
Des visites guidées avec conférenciers sont organisées par Seine-Saint-Denis Tourisme.
Des visites avec conférencier sont proposées par #ExploreParis (Seine-Saint-Denis tourisme) : 6€ plein tarif / 4€ (de 10 à 18 ans) / gratuit pour les moins de 10 ans.
(Ouverture des visites guidées début février 2023 – 1 visite guidée par week-end). Durée : 1h15 en moyenne – Visite en plein air. Le rendez-vous est fixé sur le pont de chemin de fer – 69-151 avenue Henri Barbusse – Bobigny. Renseignements : 140 avenue Jean Lolive – 93695 Pantin cedex. Tél. : 01 49 15 98 98 tourisme93.com
Visites scolaires
Les visites scolaires sont assurées par le Mémorial de la Shoah de Drancy partenaire du site 110-112 avenue Jean Jaures – 93700 Drancy. https://drancy.memorialdelashoah.org/ – Les groupes scolaires doivent contacter le Mémorial de la Shoah de Drancy pour organiser la visite sur le site de Bobigny : 01 42 77 44 72
Plusieurs lieux
L’Esplanade du présent dite également de “jardin” donne une vue globale depuis ce promontoire
L’Espace de mémoire comprend la halle des marchandises, les édicules, le bâtiment des voyageurs, les voies ferrées. Sur ce site mise en scène des 74 convois de déportation partis de France et le long des voies des 21 convois partis de Bobigny.
Sur ce site 75 stèles sont dressées à la mémoire de tous les convois de déportés juifs partis de France entre 1942 et 1944 vers les camps de la mort.
Divers espaces : Cour des témoins, Esplanade de la mémoire, Cour des marchandises
Le Passage à niveau : traversée piétonne entre l’Espace de la mémoire et le Jardin sauvage. Ce lieu sera dédié aux diverses manifestations organisées sur le site.
Inauguration
Mardi 18 juillet 2023, sera officiellement inauguré le Mémorial de l’Ancienne Gare de Déportation de Bobigny, à l’occasion du 80e anniversaire du départ du premier convoi depuis ce site. Seul exemple en France de site ferroviaire utilisé pour la déportation des Juifs qui soit resté presque dans son état d’origine, il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2005. Ces dernières années, la Ville de Bobigny a conduit des travaux de restauration importants et a réalisé des aménagements paysagers, scénographiques et architecturaux afin de permettre l’accueil et la visite du public. L’Ancienne Gare de Déportation ouvre ses portes au public en ce début d’année pour de premières visites, et s’offre à la découverte à travers un parcours d’exposition et d’interprétation de plein air permanent. Visites guidées, ateliers pédagogiques, expositions temporaires, événements culturels et cérémonies commémoratives y seront organisés toute l’année. Le Mémorial de l’Ancienne Gare de Déportation sera officiellement inauguré Mardi 18 juillet 2023 à l’occasion du 80e anniversaire du départ du premier convoi parti depuis cette ancienne gare.
Histoire du lieu
La gare de Bobigny fut construite en 1928 le long de la Grande Ceinture parisienne, sur un vaste espace de près de quatre hectares. Elle comprenait un bâtiment voyageur, dont le trafic peu rentable est arrêté en 1939, et une grande Halle marchandises construite en 1930 dont les embranchements secondaires desservaient le fort d’Aubervilliers, les usines alentours, l’imprimerie du journal « L’Illustration » et servait aussi aux exploitants
maraîchers. De l’été 1943 à l’été 1944, la gare de Bobigny devient le lieu de la déportation par l’Allemagne nazie aidée par le gouvernement de Vichy, des Juifs de France, détenus au camp de Drancy. La gare de Bobigny prend ainsi le relai de celle du Bourget utilisée depuis mars 1942 pour la déportation des Juifs de France. En 13 mois, 21 convois sont organisés et 22 500 hommes, femmes, enfants, soit un tiers des Déportés Juifs de France, sont déportés principalement vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, où l’immense
majorité d’entre eux trouve la mort. Elle prend place dans un réseau de lieux du nord-est parisien. Situés à proximité les uns des autres, ils ont été les témoins majeurs de l’internement, puis de la déportation des Juifs de France. C’est le cas du camp de
la cité de La Muette à Drancy ou de la gare du Bourget. D’autres ont servi de lieux de détention et de départ en déportation pour une partie des résistants à l’occupation allemande. Parmi ceux-ci figurent les camps du Fort de Romainville aux Lilas, le quai aux bestiaux de Pantin, ou l’aéroport du Bourget par lequel une partie des survivants a pu revenir. Dans l’Après-Guerre et durant les Trente Glorieuses, le site de Bobigny sera exploité à la fois comme lieu de stockage et de revente de métaux avec l’installation en 1954 d’une entreprise de ferraillage, mais également comme gare de marchandise. L’activité de fret déclinant, la société de ferraillage occupera la totalité de l’emprise du site jusqu’en 2005. Cette activité protègera le site en évitant destructions et nivellements.
Émergence de la mémoire
Jusque dans les années 80, la mémoire du génocide n’est pas centrale dans les mémoires de la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est qu’en 1976 qu’est érigé à Drancy un monument auquel est ajouté un wagon témoin. En 1988, la Ville de Bobigny s’oppose à la démolition envisagée du bâtiment des voyageurs et demande au début des années 90, avec des = associations d’anciens déportés, son classement aux Monuments historiques. En 1993, la mairie appose une plaque commémorative sur ce bâtiment faisant explicitement référence à la déportation depuis cette gare de 22 500 Juifs de France.
À partir de cet événement, l’association Fonds Mémoire d’Auschwitz organise un travail de mémoire autour du lieu, et des cérémonies commémoratives avec la Ville. L’association du convoi 73 se crée et organise également des commémorations.
À la fin des années 90, la SNCF s’engage dans un travail de recherche et de mémoire sur l’histoire de l’entreprise pendant l’occupation. C’est le début d’un processus qui conduira à la reconnaissance de ce site en tant que lieu de mémoire et d’histoire.
Cette démarche aboutira en 2005 au départ de l’entreprise de ferraillage, et à l’inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques du site : c’est-à-dire la totalité du sol de l’emprise, le bâtiment des voyageurs et la Halle marchandises, les voies de chemin de fer, le poste d’aiguillage.
