Le 5 décembre 2021, de graves agressions ont eu lieu lors d’un meeting d’Éric Zemmour, candidat à l’élection présidentielle, à Villepinte. Une équipe de journalistes de Quotidien a été conspuée puis exfiltrée. Des militants de SOS Racisme, venus dire pacifiquement « non au racisme », comme l’indiquait le message figurant sur leurs T-shirts, ont été tabassés par une partie du public.
La brutalité inouïe de l’attaque contre les militants antiracistes, dont témoignent les images vidéo, est proprement sidérante. Elle bafoue les modalités traditionnelles de l’expression du désaccord en démocratie.
Car, rappelons-le, s’il est coutumier qu’une manifestation politique suscite des contre-feux, susceptibles de perturber quelques instants son bon déroulement, il est en revanche parfaitement anormal d’assister à semblable libération de haine et de violence physique, à l’encontre de femmes et d’hommes recourant à des modes d’expression militantes conventionnelles.
Ces violentes agressions doivent, à cet égard, alerter. C’est pourquoi, profondément inquiète de ces faits, la Licra :
- Exprime pleinement son soutien aux militants de SOS Racisme et à l’équipe de Quotidien venue faire son travail d’information ;
- Condamne ces actes scandaleux qui défigurent la démocratie et la République ;
- Invite les responsables politiques à les condamner sans ambiguïté, pour que de telles méthodes ne reçoivent pas une forme de légitimation tacite voire d’aval ;
- Demande à ce que les auteurs de ces violences soient identifiés et poursuivis ;
- Alerte l’opinion sur une dynamique politique qui se joue en dehors des règles démocratiques, en inspirant et en agrégeant une radicalité antirépublicaine.
