C’est sur le thème du sens de l’universalisme que Philippe FOUSSIER, membre du bureau exécutif de la LICRA nationale est venu rencontrer les Chartrains et les Rambolitains ce jeudi 17 novembre à Chartres.
Deux élus de la République : le sénateur Daniel Guéret et le député Guillaume Kasbarian étaient venus partager les idées que n’ont pas manqué d’inspirer cette conférence programmée par la LICRA Sud-Yvelines et Eure-et-Loir. Philippe FOUSSIER explique le combat « sans fin » de la LICRA, qui en refusant la xénophobie, a fait le choix de l’universalisme, un mode de pensée fidèle à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948. Si chacun d’entre nous est le produit de l’Histoire de son temps, l’universalisme offre à tous la liberté de se constituer soi-même par des choix tant politiques que philosophiques et sociaux. L’homme – la femme, peuvent s’ils le veulent, en s’en donnant les moyens, s’émanciper des assignations dont leur héritage est susceptible de les rendre captifs.
Si nous, Français, formons une communauté nationale, cela n’obère en rien la faculté de s’ouvrir à de nouveaux horizons. Par conséquent, regarder les modes de vie de l’Autre comme autant de déclinaisons de « l’humaine condition » suppose de ne pas se cantonner dans une vision statique de l’identité. Les « passions identitaires » s’expriment par des affirmations sur des « catégories » humaines qui distinguent et séparent les hommes les uns des autres. Cette conception conduit à une « atomisation des groupes humains » et n’est susceptible que d’attiser la haine –haine du différent et du métissage-. Or, nos sociétés exposées à un accroissement des brassages par toutes sortes de tendances inéluctables, nous confrontent au regard de l’Autre. L’universalisme veut voir l’humain au-delà de ses apparences, en surmontant les travers identitaires des idéologies racialistes, des tentations communautaristes et des apartheids territoriaux ou mentaux.
Bien sûr, l’universalisme demeure une utopie mais il doit être un horizon. C’est aux hommes et aux femmes, conscients des enjeux sous-jacents, de rompre le repli identitaire qui féconde les haines véhiculées par nombre de courants culturels et religieux.
C’est sur cette réflexion tonique que Philippe FOUSSIER termine sa conférence, laquelle s’est poursuivie par un débat nourri.
Claude LONDNER.