Les lignes bougent sur le front de la lutte contre la haine en ligne sur internet et ces dernières semaines ont conduit la LICRA à porter des propositions innovantes auprès des pouvoirs publics.
Depuis quelques semaines, la lutte contre la haine en ligne a connu des évolutions significatives. Facebook a pris l’initiative de supprimer les pages « Génération identitaire » et « Les Identitaires », après avoir exclu de son réseau social Egalité et Réconciliation d’Alain Soral il y a quelques mois. Signe que ces suppressions de pages commencent à porter leur fruit, Marine Le Pen est même montée au créneau pour soutenir le mouvement d’extrême-droite Génération identitaire en s’attaquant nommément au préfet Frédéric Potier, DILCRAH, lui reprochant, finalement, de faire son travail : lutter contre le racisme et l’antisémitisme. Le FN reste le FN. La LICRA souhaite rappeler le rôle essentiel joué par la DILCRAH dans le développement des politiques publiques contre la haine et le travail décisif qu’elle accomplit chaque jour, en dépit des pressions et des menaces que les adversaires de la République tentent de faire peser sur elle.
Côté réseaux sociaux, la prise en conscience et les efforts déployés par Facebook contre les réseaux extrémistes est loin d’être partagée par tous les hébergeurs de contenus. Il suffit de lire la logorrhée antisémite d’un Jérôme Bourbon, directeur de Rivarol, en totale roue libre, pour mesurer l’indifférence de Twitter aux nombreux signalements et demandes de suppression de ce compte que nous lui avons adressé depuis des mois.
Lors de l’annonce du plan gouvernemental de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, le Premier Ministre Edouard Philippe avait annoncé une loi de régulation numérique afin d’outiller notre pays, au plan législatif, contre la prolifération du racisme et de l’antisémitisme. Une mission, pilotée par Gilles Taieb, Karim Amellal et Laetitia Avia, députée, a d’ores et déjà auditionné la LICRA à deux reprises dans le cadre de l’élaboration du projet de loi en question.
La LICRA, et notamment Me Ilana Soskin, a défendu à cette occasion les propositions qu’elle a élaborées avec SOS Racisme, l’UEJF, J’accuse et le MRAP :
- Imposer aux hébergeurs non-établis sur le territoire français de désigner un représentant local assumant leurs responsabilités en matière d’antisémitisme, de racisme, de négationnisme ou de discriminations ;
2. Etendre le dispositif de signalement prévu par la LCEN à tous les contenus à caractère antisémite, raciste, négationniste ou discriminatoire ainsi qu’aux moteurs de recherche ;
3. Assouplir le dispositif de signalement ;
4. Améliorer l’identification des auteurs ;
5. Renforcer le dispositif répressif existant ;
6. Etendre les possibilités d’intervention du juge pour ordonner la fermeture de comptes ou de profils véhiculant des discours de haine à caractère antisémite, raciste, négationniste ou discriminatoire ;
7. Etendre l’obligation de transparence des hébergeurs quant aux moyens mis en œuvre.