*Référence à la chanson Aquarius, Hair, 1967
Arte, le 23 octobre 2018, 21h45
Tout a commencé quand le Maire d’une petite commune normande de bord de mer, Saint-Jouin Bruneval, a proposé il y a trois ans à son Conseil municipal d’accueillir une famille de réfugiés syriens.
Après un vote favorable, teinté de méfiance mais aussi de générosité, s’ensuivit ce qui pourrait passer pour un vaudeville gouvernemental — entre promesses non tenues et procrastination sidérante —, si le silence administratif n’avait si peu fait le cas de la vie humaine et du désespoir de ceux qui se meurent à attendre.
Pendant ce temps, même les plus réticents des Saint-Jouinais finissent par prêter main forte à M’sieur le Maire, François Auber… L’un repeint un plafond, un autre apporte un canapé, d’autres encore s’interrogent sur la fourniture d’un tapis, et le Garde-champêtre, bien que parfois dubitatif, prend la température du village…
Ariane Doublet saisit les interrogations, sa caméra s’amuse des perplexités, enregistre les peurs comme les certitudes, dans cet univers rural où le front national s’autorise des graffiti racistes sur la porte tout juste repeinte du futur logement des hôtes syriens.
Deux mondes se font face, universalistes humanistes et xénophobes, mais les valeurs chères au pacte républicain se réaffirment dans la commune et s’incarnent, dès l’arrivée de la famille Hammoud.
Et la mer, symbole de l’exil face aux dictatures et à l’intolérance, voit le soleil se coucher paisiblement à l’horizon. Une autre vie, sous d’autres cieux, commencera le lendemain.
Une belle leçon de civisme, de résilience, et d’espoir.
Merci Madame Doublet.
À voir, à enregistrer, à partager !
Mireille Quivy