La journée nationale de la laïcité, en souvenir de la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, s’est tenue en Ardèche le jeudi 7 décembre dernier.
Cette deuxième édition départementale sur le thème «Laïcité et espaces publics» s’inscrit dans la continuité du travail de sensibilisation au principe de laïcité initié par les services de l’État et la CAF de l’Ardèche.
La LICRA Ardèche et la LICRA Drôme ont participé à la conférence organisée en première partie de cette journée “En quoi les espaces publics sont-ils des lieux de rencontres et de partage où la question des libertés individuelles et du vivre ensemble est sans cesse réinterrogée ?“
La conférence était co-animée par Stéphane NIVET, historien de formation, ancien délégué Général de la LICRA, et Clément BENELBAZ, maître de conférence en droit public à l’université de Savoie Mont-Blanc, juriste et directeur du diplôme universitaire Laïcité et République.
Stéphane Nivet a souligné que la notion d’espace public remonte au 18ème siècle. Les «Lumières » ont représenté un effort pour rechercher ce qui par-delà les espaces et les temps peut libérer, épanouir et réunir tous les hommes. L’idéal laïque ne fait qu’incarner dans un dispositif juridique de séparation des églises et de l’Etat, cette aspiration naturelle et universelle à s’émanciper de toutes les tutelles. Différents types d’espaces publics ont été identifiés, tels que l’espace public de l’État, l’espace privé, l’espace public partagé et le nouvel espace public numérique, représentant un enjeu majeur avec les réseaux sociaux.
Ensuite, Clément Benelbaz a abordé l’aspect juridique de la laïcité et des espaces publics, en commençant par évoquer une définition de la laïcité à travers la loi de 1905:
• La liberté de croire ou de ne pas croire, de pratiquer ou non sa religion en public, et de changer de religion.
• Le principe d’égalité : personne ne doit être inquiété pour ses opinions, tant qu’elles ne troublent pas l’ordre public établi par la loi.
• La séparation stricte de l’Église et de l’État sans reconnaissance officielle d’une religion au-dessus d’une autre.
• La neutralité, applicable à tous les organes du service public et à toutes les personnes publiques, avec des spécificités concernant les signes religieux dans les espaces publics.
Il a également mentionné des aspects spécifiques comme la loi de 2010 sur la dissimulation du visage pour des raisons de sécurité, les défis liés aux réseaux sociaux notamment en termes d’incitation à la haine, et les difficultés juridiques à sanctionner les propos tenus en ligne en raison de l’anonymat et du manque d’implication des grandes plateformes comme les GAFAM.
En résumé, du point de vue juridique, la liberté d’expression n’est pas absolue et chacun est responsable de ses actes, que ce soit sur les réseaux sociaux ou en dehors, mais les défis sont nombreux dans la régulation de ces espaces en ligne.
Gwladys AKAKPO.