Découvrez le message de Mario Stasi, président de la Licra.
À la suite d’un match de football entre l’Ajax d’Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, des supporters de l’équipe israélienne ont été les cibles d’agressions violentes. Des images ont montré des scènes insupportables dans lesquelles des personnes étaient prises pour cibles et tabassées aux motifs de leur nationalité et leur origine.
Le comportement de certains supporters du Maccabi Tel-Aviv a été mis en cause. Ce n’est pas la première fois, en effet, que certaines franges d’ultra, lors d’un déplacement, se livrent à des actes de dégradation et entonnent des chants racistes. Ces excès et ces dérapages, hélas récurrents dans le sport, la Licra les a toujours fermement combattus, y compris devant les tribunaux. Mais ces comportements condamnables ne sauraient en rien justifier ou relativiser des attaques à caractère antisémite.
On retiendra de cette nuit l’horreur d’une chasse à l’homme, dans une capitale européenne, en 2024, cette brutalité inouïe nourrie par l’actualité dramatique de la guerre au Proche-Orient, motivée par le désir de punir des juifs. Il faut d’ailleurs souligner que les tensions ont perduré les jours suivants : des passants se sont vu à nouveau demander leur passeport dans les rues, alors même que les supporters israéliens étaient repartis. L’expression « cancer juif » a été scandée alors qu’un tramway était incendié samedi soir dernier.
Ces faits surviennent dans un contexte où la haine antijuive s’exprime à l’échelle mondiale. Il s’est pourtant trouvé, en France, une partie de l’opinion et même des élus d’un parti, La France insoumise, pour ne pas dénoncer catégoriquement et sans détours l’ignominie. Comme à leur habitude, il s’est agi pour certains, d’inverser la charge accusatoire, de refuser de nommer l’antisémitisme et d’incriminer au contraire ce qu’ils nomment les « soutiens du génocide », cautionnant ainsi le recours à la violence – verbale ou physique – contre tout ce qui, de près ou de loin, s’apparente à l’État d’Israël.
Nous savons – les enquêtes le montrent – que la majorité des Françaises et des Français condamnent l’antisémitisme. Le même constat vaut pour l’ensemble des démocraties. Mais nous n’ignorons pas qu’il suffit de l’action d’une minorité radicale, chauffée à blanc par la propagande islamiste et avalisée par la parole politique, pour conduire au pire.
Cette incitation à la violence, ces provocations, ces appels à l’intifada n’ont pas leur place en démocratie. Face à ces attaques, la République doit se défendre, catégoriquement et sans détours.