Découvrez le message de Mario Stasi, président de la Licra.
Ce sont des propos racistes, humiliants, face caméra. Ce sont des insultes dans les cours d’école, des menaces à peine voilées, dans la rue, au travail. Ce sont des démonstrations de force des groupes extrémistes dans les centres villes. Ce sont des messages sur les réseaux sociaux, des lettres anonymes, qui promettent le grand nettoyage, la revanche des « vrais Français » contre les « bicots », les « bougnoules ».
C’est une haine décomplexée, qui se libère peu à peu et s’exprime sans honte, parce que persuadée de la victoire, demain, du Rassemblement national aux élections législatives.
Il y a la prétendue normalisation d’un parti qui joue, depuis des années, la carte de la respectabilité, en tentant de masquer les dérapages de ses militants. Et il y a le naturel, qui revient au galop, ce phénomène bien connu dans la vie sociale et politique, de libération de la parole et des mots, des attitudes et des gestes, parce que ce qui était plus ou moins contenu ne peut plus l’être à l’approche des échéances électorales.
Oui, un parti xénophobe qui prône la discrimination d’État attire à lui, par essence, tout ce qui est allergique à l’égalité en droits et en dignité, aux différences d’apparence, à la diversité des expériences humaines. « On est chez nous », ce slogan archaïque, que les responsables du RN considèrent comme un « cri d’amour », alors qu’il porte en lui l’exclusion et l’affrontement.
L’extrême droite peut s’en défendre, certains peuvent dire qu’elle a changé, qu’elle s’est normalisée… rien n’y fait ! Elle agit comme un aimant, en adressant un signal, un feu vert à tous ceux qui ont de la France une idée identitaire, racialiste, qui jouent le tribalisme contre l’universalisme, la division contre la solidarité, l’intérêt égoïste à courte vue contre les valeurs humanistes… La Fraternité, il s’en moquent.
Le Rassemblement national donne un blanc-seing à l’expression des aigreurs et des rancœurs, au ressentiment et au séparatisme. Toutes ces passions mauvaises se libèrent déjà. Demain, en cas de victoire, elles déferleront, sans retenue ni garde-fous, avec la bénédiction de l’État.
Le 30 juin, contre cette logique de haine et d’affrontements en notre République et pour défendre la France, votons contre le Rassemblement national !