Découvrez le message de Mario Stasi, président de la Licra.
L’ « arbitraire », c’est ce qui dépend de la volonté d’une personne ou d’un groupe de personnes, c’est l’absence de règles. C’est ce qui permet de discriminer au sein d’une population, d’accorder des privilèges aux uns, de refuser l’accès à des droits aux autres.
L’arbitraire, ce serait d’exclure de l’accès au logement social et à l’emploi tous ceux qui vivent en France mais ne sont pas Français : cette mesure du programme du Rassemblement national, dessine une société à deux vitesses, où le critère de nationalité permettra de justifier le refus, le rejet, l’exclusion d’une partie de la population.
L’arbitraire, c’est aussi quand vous conditionnez l’accès à la nationalité française au « mérite » et à l’ « assimilation ». Qui apprécie le mérite et comment ? Qui détermine le degré d’assimilation ? Le programme du RN ne le dit pas. Et pour cause : c’est le règne de l’arbitraire !
« Soutenir les familles françaises », comme cela est annoncé dans le même programme, n’a que l’apparence de la justice. L’histoire le montre bien : l’organisation méthodique de la discrimination par l’État légitime le mépris des uns envers les autres et conduit aux pires excès. Est-ce ce que veulent les Françaises et les Français, profondément attachés à la démocratie et à la République
Pour en atténuer l’agressivité, le Rassemblement national a transformé la « préférence nationale » du parti de Jean-Marie Le Pen en « priorité nationale ». Mais ne nous trompons pas : c’est en vertu de ce principe que demain, si le RN remporte les élections, celles et ceux qui vivent, travaillent et paient des impôts en France, mais ne sont pas Français, seront mis à l’index et sanctionnés.
C’est en vertu de ce principe que des agents administratifs priveront les étrangers, en toute légalité, de prestations sociales et fragiliseront encore leur situation.
Cette rupture d’égalité, anticonstitutionnelle, est antirépublicaine. Il faut en mesurer la portée et les conséquences aujourd’hui car demain, il sera trop tard.
Nous voulons une France plus juste, où l’administration et les élus combattent plus efficacement les inégalités, et non une France où ces inégalités se trouvent renforcer par des lois et des décisions arbitraires.
Aux élections, empêchons la casse de la République !