ActualitésÉditosL’édito n°21 de la Licra : « Europe, racisme et antisémitisme… agir...

L’édito n°21 de la Licra : « Europe, racisme et antisémitisme… agir ! »

Découvrez le message de Mario Stasi, président de la Licra.

Le 9 juin, nous votons. L’Europe, comme notre République, doit être un rempart contre les haines tenaces de l’antisémitisme et du racisme. La défense de l’une ne va pas sans celle de l’autre, et les chantiers sont immenses. Quelques pistes.

En France, procureurs, greffiers, juges, forces de l’ordre… C’est l’ensemble des acteurs judiciaires de la chaîne pénal qu’il faut former aux différentes déclinaisons de ces fléaux et à leurs formes codées.

Une définition de l’antisémitisme a été proposée par l’IHRA en 2016. Non contraignante, la France l’a adoptée en 2019. Elle comporte des exemples contemporains d’antisémitisme dans la vie publique, les médias, les écoles… N’en restons pas là. Donnons-leur une forme légale contraignante !

Depuis des années, la Licra réclame la sortie des délits antisémites et racistes de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, pour qu’ils soient intégrés de façon autonome dans le code pénal. Cessons d’analyser l’antisémitisme et le racisme au prisme de la liberté d’expression : il est temps de punir les délinquants racistes et antisémites comme des délinquants ordinaires et non d’exception.

Les programmes scolaires prescrivent l’étude des génocides mais ne considèrent jamais le racisme et l’antisémitisme dans le temps long. Nous demandons l’introduction de cette approche dans la durée, avec l’analyse des mécanismes de ces fléaux, pour que ce savoir se raccroche véritablement à la réalité. Cette approche doit être soutenue par un ambitieux plan de formation des enseignants.

Nous voulons la mise en œuvre, en France et en Europe, du Digital Services Act (DSA), la nouvelle législation européenne de régulation des services numériques, pour que les contenus haineux soient rapidement retirés des réseaux sociaux et que leurs auteurs soient sanctionnés par la loi !

Il sera aussi nécessaire que les eurodéputés ouvrent un grand débat sur ces plateformes qui agissent comme des États dans l’État et favorise la viralité des contenus complotistes et les discours de haine.

L’incitation publique à la violence et à la haine a été constituée en infraction pénale par le droit de l’Union européenne. L’application de la loi doit être ferme et rigoureuse. La Commission européenne doit pointer les manquements et les défaillances en la matière.

Faisons ainsi de la lutte antiraciste une cause européenne ! Que ces discours de haine, soient considérés dans tous les États de l’Union pour ce qu’ils sont : des délits et non des opinions !

Contre l’antisémitisme, contre le racisme, il est temps de passer des paroles aux actes ! La fraternité, cela ne se déclame pas, cela ne se décrète pas, cela se construit !

Mesdames et messieurs les élus de France et d’Europe, au travail !

Agissons ensemble !

Le DDV, revue universaliste

N°689 – Le DDV • Désordre informationnel : Une menace pour la démocratie – Automne 2023 – 100 pages

LAISSER UN COMMENTAIRE

Votre commentaire apparaîtra après modération. Veillez à respecter la législation française en vigueur.

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Suivez-nous

118,227AbonnésJ'aime
1,268AbonnésSuivre
43,828AbonnésSuivre

Rejoignez-nous

Newsletter