Découvrez l’édito n°11 de la Licra, par Mario Stasi, président de la Licra.
Le 12 mars, le grand amphithéâtre de Sciences Po Paris a été occupé par des militants pro-Palestiniens, qui l’ont temporairement rebaptisé « amphithéâtre Gaza ». Des membres de l’Union des étudiants juifs de France ont été ciblés par les manifestants et une étudiante, désignée comme « sioniste », s’est vu empêcher l’accès à l’amphithéâtre.
Si le débat contradictoire a toute sa place dans les établissements d’enseignement supérieur et participe de leur vie intellectuelle et démocratique, il n’est pas acceptable qu’un antisémitisme sournois s’y manifeste, que des attitudes discriminatoires y prennent place.
Les universités françaises ne doivent pas devenir des camps retranchés où une partie des étudiants, des enseignants et des personnels éprouvent un sentiment d’insécurité, parce que juifs ou, tout simplement, parce que désireux de raison et de retenue, à l’heure d’un drame humanitaire et d’une crispation maximale au Proche-Orient.
Ces attitudes doivent être condamnées en termes clairs et explicites par les présidences des établissements, pour que ne subsiste aucune ambiguïté sur leur caractère illégitime.
La Licra demande à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, à ce que la vigilance et les mesures de sécurité soient renforcées sur les campus. Un message fort et responsable doit passer.
Nos universités sont des lieux de construction des savoirs et de la connaissance, des lieux d’émulation et de rencontres intellectuelles. La pluralité des nuances d’opinion et la liberté d’expression y ont toute leur place. La pensée ne peut y être prise en otage par les expressions les plus radicales soutenues par des propagandistes qui, dans le contexte actuel, ne cherchent qu’à enflammer et à cliver, au lieu de favoriser les échanges, les liens et la circulation des opinions au sein de la communauté universitaire.
Nous demandons aux pouvoirs publics et à l’administration qu’ils fassent preuve de volontarisme et de fermeté en la matière, pour que les établissements soient mis à l’abri de tels comportements, qui portent atteinte à l’intégrité morale et physique de ceux qui les fréquentent, autant qu’ils trahissent les missions et ternissent l’image de l’enseignement supérieur.