À l’invitation de Dominique Youb, présidente de la LICRA du Havre, Mario Stasi est à la rencontre des étudiants havrais le mardi 5 mars dernier.
Accompagné d’Abraham Bengio, président de la commission culture de la LICRA et d’Ari Sebag, secrétaire général, il a rencontré les acteurs de la mission locale avec lesquels la LICRA va engager un partenariat. Il a en outre participé à deux débats portant sur la question de la lutte contre les discours de haine en ligne. Le premier a eu lieu sur le campus de Sciences Po au Havre. Le second, en présence de Frédéric Potier, DILCRAH.
Mario Stasi a rappelé les enjeux auxquels il faut faire face aujourd’hui : « la révolution numérique était une formidable promesse : celle d’une émancipation par la diffusion, à l’échelle mondiale, des connaissances, des savoirs et des innovations.
Celle, aussi, d’une prolifération de l’idée démocratique et de promotion des droits humains, l’ensemble des pratiques politiques étant désormais placés sous le regard d’une opinion mondiale de plus en plus connectée, de plus en plus réactive, de plus en plus exigeante. Une partie de cette promesse a été honorée : les connaissances sont désormais partagées, discutées, libérées dans l’espace public à une vitesse exponentielle.
Certains régimes autoritaires sont même tombés grâce aux outils permis par les réseaux sociaux et certaines révolutions ont commencé sur Facebook. Le revers de la médaille est moins roboratif, avec le début d’une nouvelle ère, celle d’une barbarie numérique où l’anonymat autorise toutes les lâchetés, où la haine de l’autre prospère sans aucun contrôle, où les fausses nouvelles règnent en maître sans aucune limite, où la manipulation des opinions est devenue le sport préféré des régimes « illibéraux ».
Face à cela, la question de la régulation numérique est soulevée et appelle les démocraties à réagir et à ne pas subir, pour reprendre les mots de Jaurès, « la loi du mensonge triomphant qui passe ».