Par Mario Stasi, Président de la Licra. Les théories du complot ne sont pas nouvelles et de toute éternité, on a voulu voir de l’ombre invisible derrière la lumière, on a voulu croire et faire croire que la seule explication du réel était une manipulation, d’un petit groupe souvent, qui se serait arrogé des droits sur l’Humanité, agitant ses marionnettes et poursuivant ses propres objectifs. C’est ainsi.
Il est vrai que les complots existent et l’histoire en est jonchée. Mais il est vrai aussi qu’ils sont bien moins nombreux que le fantasme grégaire de prétendues machinations qui ne reposent sur rien d’autre que sur l’imagination fertile d’une pensée haineuse, avide de boucs-émissaires et de volonté de faire peur. Il est des moments où le complotisme fleurit comme une prairie au printemps et son pollen essaime, dans les esprits les plus sensibles, la paranoïa au mépris de la vérité des faits. Le succès du documentaire complotiste Hold-Up en atteste.
Dans le moment que nous vivons et cette crise sanitaire inédite, les adeptes du complotisme sont en pleine forme, dopés par des réseaux sociaux incontrôlables et propulsés par la sournoiserie de l’invérifiable. Au moment où l’économie s’arrête, où nous sommes confinés, où la peur de l’avenir est forte, où la violence du terrorisme islamiste sévit, où nous traversons des épreuves, nous avons un devoir de vigilance pour éviter que des opinions entières ne sombrent dans l’hystérie collective qui, et c’est une règle vérifiée, se termine toujours ou presque dans l’antisémitisme. C’est le sens notamment donné par le Campus numérique Sapio et à la vidéo pédagogique ci-dessous qui, nous l’espérons, sera utile au plus grand nombre.
Mario Stasi,
Président de la LICRA
“Mais les complots, pourtant, ça existe ?”
Une vidéo de Sapio, le campus numérique de la Licra :
Comme exemple de faits qui peut légitiment être mis en doute, l’assassinat de Henri IV par Ravaillac. On a toujours dit qu’il n’avait pas eu de complices, il semblerait qu’on soit moins catégorique aujourd’hui…
Bien plus grave que les théories complotistes qui circulent sur le net : la désinformation et les fake news de la presse traditionnelle. Je pense notamment au Washington Post et au New York Times, les deux médias d’extrême droite qui véhiculent le plus la désinformation et la haine au niveau planétaire. Les théories du complot existent et sont dangereuses mais en matière de désinformation et de manipulation des foules, elles ne représentent que l’écume de la vague.
Joli résumé. Peut-on qualifier de complotiste l’idée selon laquelle que tout ce qui nous entoure, tout ce qui nous arrive serait la volonté d’un être tout puissant. Et selon laquelle si l’on n’est pas sage et obéissant, on risque la damnation éternelle. Bien qu’il n’y ait aucun élement scientifique rationnel appuyant ces thèses, il existe des organisations avec des milliers d’individus qui depuis des siècles entretiennent et diffusent ce type d’idées auprès des populations, avec un franc succès. Ces idées me semblent au moins aussi saugrenues que celles qui énoncent que nos sociétés seraient dirigées par des extra-terrestres reptiliens. Je parle bien sûr des religions. Comment se fait-il qu’ on exclut systématiquement ces idéologies du champ des thèses complotistes. Qu’est-ce qui différencie finalement les religions des thèses conspirationistes ? Et en quoi ne sont-elles pas, elles aussi, un poison pour la raison ?
Bonjour,
Je suis toujours en accord avec vous et je soutiens votre vigilance, vos luttes.
Mais votre quasi haine de ce documentaire Hold Up ne va pas arrêter de cette manière-là les questions, à mon sens justifiées d’une partie au moins de ce film. Laisser mourir sans soin tant de gens ou avec la perfusion d’un médicament onéreux qui est maintenant dénoncé comme dangereux par l’OMS… Pourquoi ne dîtes-vous rien sur cette mauvaise gestion française de la pandémie, ce qui serait prendre votre place aussi dans la contestation, contestation que vous laissez à d’autres…. Prenez votre part, une part éthique car ces morts et mortes réclament justice, ou au moins le non-oubli.
Bien cordialement.