L’auteur de tags antisémites sur le fronton de la prestigieuse école de Sciences Po Paris (IEP) a été condamné mercredi à un stage de citoyenneté de deux jours, “à ses frais”, et à une amende de 135 euros. Esteban R., 20 ans, absent à l’audience, était jugé par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour dégradation et “injure publique envers un groupe de personne en raison de son appartenance à une religion”.
Dans la nuit du 11 au 12 avril, il avait tagué plusieurs slogans antisémites comme “Mort à Israël” ou “Ecole de kouffar” (mécréant en arabe, ndlr) et avait dessiné une étoile de David barrée sur un mur de l’IEP, dans le VIIe arrondissement de la capitale. Tout en reconnaissant les faits, il avait expliqué aux enquêteurs qu’il avait agi pour “faire réfléchir les gens”. “C’était une parodie”, avait-il expliqué en admettant cependant avoir commis “un acte irresponsable”. “Je présente mes excuses aux élèves (de l’IEP), aux gens que j’ai heurtés et à la communauté juive.
J’ai fait n’importe quoi, je n’avais aucune motivation politique ou religieuse, c’était juste pour troller un peu”, avait-il dit. Lors du procès, en mai, le ministère public avait requis une peine de 5 mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre du jeune homme. La Fondation des sciences politiques (FNSP, représentant l’IEP), l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), SOS racisme, le Mrap, la Licra et l’Observatoire juif de France (OJF) s’étaient portés partie civile.
Au titre de l’action civile, Esteban R. a été condamné à payer un euro de dommages et intérêts à l’UEJF, au Mrap, à la Licra et à l’OJF. SOS racisme n’avait présenté aucune demande d’indemnisation et la requête de la FNSP a été déclarée irrecevable.