Le 20 janvier, L’Assemblé nationale, a voté presque à l’unanimité (169 voix pour, une voix contre et cinq abstentions) l’adoption d’une résolution reconnaissant les actions menées par les autorités chinoises à l’encontre des ouighours comme « constitutives de crimes contre l’humanité et d’un génocide ». La France rejoint ainsi le Canada, les Etats-Unis, l’Irlande et plusieurs autres pays sur la définition de ces persécutions.
Les Ouïghours représentent une minorité turcophone musulmane, installée dans le Xinjiang, région Nord-Ouest de la Chine, annexée en 1949. Leurs relations avec la majorité Han ont toujours été tendues. Aujourd’hui, ce serait plus d’un million d’individus concernés par les « lavages de cerveaux », la stérilisation forcée, les tortures physiques, les viols ou le travail forcé organisés dans ces camps, une réalité largement invisibilisée et tue par le gouvernement chinois.
En effet, à la tête du pays, le président Xi Jiping a considérablement durci sa politique de répression, et a soutenu la multiplication de ce qu’il appelle des « camps de redressement » ou des « centres de formation professionnelle ». La Chine continue ainsi de nier les accusations des associations et s’est offusquée des conclusions tirées par le « Tribunal ouïghour » qui s’est tenu à Londres l’année dernière.
Ce tribunal, qui a réuni un panel d’avocats et d’experts autour de témoignages et documents inédits, cherchait à palier l’inaction des Etats et l’immobilisme juridique de l’ONU du fait du droit de véto de la Chine et a abouti à la reconnaissance d’un génocide en Chine. Le géant asiatique a réagi aux condamnations du tribunal en sanctionnant les jurés et a qualifié la décision de l’assemblée nationale de française d’« ingérence ».
Les Chrétiens du Nigeria, les Blancs d’Afrique du sud, les Kurdes et les Yezidi ne les intéressent pas. Et pour cause. On a là un bel exemple d’indignation à géométrie variable qui respire l’électoralisme et le clientélisme.