Depuis la publication de son ouvrage Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête (Odile Jacob, 2023) dans lequel elle dénonce l’entrisme frériste, dans les milieux académiques notamment, Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue et chercheuse au CNRS, fait l’objet d’une virulente cabale au sein de l’Université.
Victime de menaces de mort, elle a récemment été placée sous protection policière et sa conférence prévue le 12 mai à la Faculté de Lettres de la Sorbonne a été suspendue pour « raisons de sécurité ».
La Licra exprime sa profonde inquiétude face au relâchement et au renoncement de certaines institutions républicaines quant au respect des principes fondamentaux sur lesquels repose l’État de droit, tels que la liberté d’expression, de recherche et d’enseignement, socles de la démocratie.
Au sein des établissements d’enseignement supérieurs, des universités, lieux de d’élaboration des savoirs et de débats contradictoires, nous assistons régulièrement à de nombreuses démonstrations d’atteintes aux libertés démocratiques, dans un contexte de montée en puissance de l’obscurantisme, des identitarismes et de remise en question de la laïcité et des principes universalistes.
Alors que les discours de haine prolifèrent dans l’espace public, les menaces de mort subies par une enseignante chercheuse doivent être fermement et inconditionnellement condamnées. Les enseignants-chercheurs ont une mission de lanceur d’alerte d’intérêt public et les menaces dont ils sont les victimes au quotidien portent directement atteinte à la stabilité politique de l’État ainsi qu’au pacte social qui le fonde.
La Licra condamne la stigmatisation et les menaces de mort dont Florence Bergeaud-Blackler fait l’objet en raison de ses travaux sur les Frères musulmans. Plus largement, elle assure de son soutien les enseignants-chercheurs victimes de ces atteintes aux libertés face à des institutions dont ils dépendent et qui cèdent aux sirènes de la haine et de l’intimidation. Nous refusons que les lieux d’enseignement et de recherche publics deviennent des lieux où la censure et la peur opèrent. Il en va de nos libertés à tous.