ActualitésCommuniquésLa Licra et la guerre Hamas-Israël

La Licra et la guerre Hamas-Israël

La Licra, organisation internationale non gouvernementale antiraciste, laïque et universaliste, tient à réaffirmer ses valeurs et les principes qui guident son action par une position claire qui prend en compte son inconditionnelle attention à la souffrance de l’Autre, quel qu’il soit.

A. Les enjeux du conflit entre Israël et le Hamas

La dimension locale de l’affrontement entre Israël et le Hamas à Gaza ne doit pas occulter la guerre qui oppose les régimes autoritaires aux démocraties. Bien qu’imparfaite, à l’image de toutes les autres, Israël est la seule démocratie du Moyen Orient, en butte à l’hostilité de ses voisins depuis sa création, notamment pour cette raison. Malgré les réserves que suscite la politique de son actuel gouvernement, également critiquée par une partie de la société israélienne, la Licra se trouvera toujours du côté de la démocratie.

L’envoi de plusieurs centaines de drones et de missiles balistiques par l’Iran contre le territoire d’Israël montre que le pogrom commis le 7 octobre 2023 par les terroristes du Hamas s’inscrit aussi dans une stratégie plus globale, celle du régime des mollahs iraniens. Ce régime aspire à devenir la puissance régionale dominante et affirme depuis 1979 sa volonté de détruire Israël.

B. La rhétorique des relais de la propagande du Hamas

Il est légitime de défendre le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à la paix. Mais ceux qui aujourd’hui se mobilisentbruyamment dans la rue et dans certains amphithéâtres pour « Gaza » et qui prétendent vouloir défendre le peuple palestinien, font silence sur la véritable nature du régime imposé par le Hamas à la population palestinienne de Gaza.

Ceux-là feignent d’ignorer que le Hamas est un groupe politico-religieux terroriste qui a, dès 2007, imposé au nom de l’islam une dictature impitoyable sur la population vivant à Gaza, réprimant et assassinant ses opposants, opprimant les femmes et les homosexuels.

Les mêmes, qui assimilent le pogrom monstrueux du 7-Octobre à un acte de « résistance », reprennent à leur compte, consciemment ou inconsciemment, les objectifs politiques affichés dans la charte du Hamas de 1988. Celle-ci vise toujours la destruction de l’État d’Israël et la disparition de tous les juifs entre le Jourdain et la mer Méditerranée en ces termes : « Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé. »

Ignorent-ils que le Hamas ne défend pas la cause palestinienne et qu’il n’a pas pour objectif la création d’un État palestinien ? Ignorent-ils qu’à l’instar de ses financeurs et donneurs d’ordre, il vise à instaurer un État islamique mondial, le califat ?

Se souviennent-ils avoir pareillement élevé la voix pour condamner le massacre de 200 000 Syriens par Assad (2011-2019), aidé par les Russes et les Iraniens. Ont-ils dénoncé avec la même violence la persécution des musulmans Rohingyas en Birmanie (notamment en 2017) et des Ouïghours en Chine (notamment depuis 2017), les assassinats des musulmans par les fondamentalistes hindous (notamment depuis 2014) ou ceux des chrétiens d’Orient, notamment par Daech et tous les groupes djihadistes ?

La liste de leurs silences est longue. Elle est à la hauteur de leur violence verbale et de leur haine antisioniste qui masque de plus en plus mal leur antisémitisme et leur volonté de voir disparaître l’État d’Israël.

C- Le Hamas, premier responsable de la crise humanitaire à Gaza

Nous affirmons qu’en ordonnant le pogrom du 7-Octobre les dirigeants du Hamas se sont rendus responsables de la mort des civils palestiniens de Gaza et de la crise humanitaire qui s’en est suivie. Pendant des années, ils ont consacré une grande partie des fonds provenant de l’aide internationale à s’armer et à creuser des tunnels destinés à servir leur projet destructeur, plutôt qu’à protéger leur population et à travailler à sa prospérité. Ils ont de sang-froid planifié le sacrifice des enfants, des femmes et des vieillards de Gaza en faisant d’eux des boucliers humains face aux bombes et à la riposte militaire légitime d’Israël, qu’ils savaient inéluctable.

Le piège tendu par le Hamas à Israël a parfaitement fonctionné en inversant la charge émotionnelle dans le déroulement de la guerre. Les victimes du 7-Octobre et les 130 otages encore aux mains du Hamas ont été rapidement oubliés. Les propagandistes du Hamas ont détourné l’attention des commentateurs sur la réponse militaire légitime d’Israël et sur les accusations contre ce que certains n’ont pas hésité à nommer un « génocide » à Gaza. Il s’agit là de la stratégie bien connue de «l’inversion culpabilisatrice» qui leur permet de délégitimer les victimes israéliennes et de faire oublier le fait générateur de la réponse israélienne.

Même si Israël a prévenu à maintes reprises les populations civiles d’opérations militaires à venir, nous ne pouvons que regretter les morts civils engendrés par son opération contre le Hamas. Aujourd’hui, Israël doit contribuer au règlement de la crise humanitaire qui découle des déplacements de populations et faciliter l’acheminement de l’aide alimentaire et médicale destinée aux civils gazaouis. Il apparaît également nécessaire que la communauté internationale, en relation avec l’Égypte et Israël, s’assure que cette aide parvienne bien à ceux auxquels elle est destinée et ne soit pas détournée, une fois de plus, par le Hamas.

D- Les voies de la paix

La libération des otages reste une priorité. Nous demandons solennellement aux autorités françaises et à tous ceux qui le peuvent d’agir pour obtenir la libération immédiate de tous les otages et la restitution à leurs familles des corps des otages décédés. La libération des otages facilitera l’arrêt de la guerre, mais les voies de la paix resteront à trouver.

Nous savons qu’une solution politique durable, garantissant la dignité et la sécurité des deux peuples, dans des frontières sûres et reconnues, ne sera possible que si les extrémistes des deux camps, hostiles à la création de deux États, sont mis dans l’impossibilité d’agir, aussi bien dans les Territoires occupés de Cisjordanie qu’à Gaza. Nous savons également qu’aucune solution ne sera possible tant que ceux qui confondent le religieux et le politique continueront à imposer, des deux côtés, leur influence mortifère. La Licra soutiendra tous ceux qui favoriseront la reprise d’un nouveau processus de paix et sera aux côtés de ceux qui, Israéliens et Palestiniens, œuvreront en ce sens.

Israël est une démocratie vivante. La société israélienne, après l’instant de sidération inévitable qui a suivi le 7-Octobre, a mis l’accent sur son unité dans une réaction de légitime défense. Elle s’est depuis remise en mouvement pour réclamer la libération des otages et appeler à des élections. Nous devons avoir confiance dans la dynamique démocratique de cette société et soutenir ceux qui agissent pour écarter les dérives nationalistes messianiques et avancer vers une solution politique à cette guerre.

Nous espérons aussi que la population de Gaza saura se libérer de la dictature politico-religieuse du Hamas et que de nouveaux responsables politiques pourront enfin représenter, dans le cadre d’élections libres, la population palestinienne de Cisjordanie et de Gaza, afin d’aboutir à une issue pacifique et démocratique.

La protection des peuples israélien et palestinien contre de nouveaux affrontements armés ne pourra se faire que sous l’égide du droit international et de la diplomatie.

Le Bureau exécutif de la Licra

Agissons ensemble !

Le DDV, revue universaliste

N°689 – Le DDV • Désordre informationnel : Une menace pour la démocratie – Automne 2023 – 100 pages

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