Quatre semaines d’inquiétude pour les parents des élèves de l’Institution Notre-Dame à Valence (Drôme) prennent fin après l’interpellation de quatre adolescents.
Nous le rappelons souvent, la LICRA est une association universaliste. L’égalité qui doit régir les relations entre tous les citoyens français est une des valeurs cardinales que nous défendons. Nous savons pourtant que nous évoluons plutôt, et c’est malheureux, à contre-courant d’une dynamique qui saisit la société française. Ici et là, on note des postures et des attaques de plus en plus virulentes contre le commun que nous tentons tant bien que mal d’ériger comme le socle de la fraternité républicaine. Désormais, on se revendique par le prisme de sa couleur de peau, par sa religion ou son origine. On s’essentialise et on essentialise l’autre.
A la LICRA, nous menons de longue date le combat contre cette dynamique dangereuse qui ne peut mener qu’à l’assignation et à la concurrence inutile des identités.
Ces mots de Mona Ozouf nous ont marqué et nous aimons souvent les citer afin de mettre en lumière l’inexorable mécanique à l’œuvre : « l’ensauvagement des mots prépare et fabrique l’ensauvagement des actes ».
Manipuler, attiser les braises du communautarisme et de la division, enfermer dans l’espace de la tenaille identitaire, autant d’entreprises idéologiques qui corrompent les esprits les plus vulnérables.
« Casser du gwer (blanc) ». Voici comment quatre adolescents de Valence – âgés de 11 à 13 ans – ont justifié les motivations qui les ont poussés à agresser 5 victimes, élèves de l’Institution Notre-Dame, pendant un mois : insultes, crachats, gifles, coups de pied et coups de poing. La parole et les actes. Les actes et la parole.
Effrayant de réaliser qu’à 11 ans déjà, un âge où l’on est encore un enfant et aux portes de l’adolescence, on peut trouver des jeunes imprégnés de cette idéologie mortifère qui désigne l’autre comme un adversaire ou pire encore, un ennemi. Cela renforce notre détermination à mettre l’accent sur le travail de prévention auprès de la jeunesse car personne ne naît raciste. Et si d’aucuns le deviennent, éveiller les consciences dans les collèges et les lycées, peut-être même prochainement dans les écoles primaires, est une priorité pour l’avenir de nos enfants. Cette mission, la LICRA souhaite la poursuivre avec la plus grande détermination.
Le fait que ce soit le commentaire de Le Frene qui soit passé et non le mien est hélas très révélateur : notre société baigne à la fois dans la haine et le déni de réalité le plus complet.
Vous pratiquez l’inversion des rôles et l’inversion du réel, non ?
Ce genre d’agressions racistes contre des Blancs et des Juifs est extrêmement fréquent et n’est pas nouveau : Georges Bensoussan en parlait déjà en 2002 dans “Les territoires perdus de la République”. Cette situation s’est depuis aggravée d’autant que la réalité du racisme et de l’antisémitisme est un tabou médiatique et politique.
Vous pourriez aussi aller faire la leçon aux policiers qui eux, depuis des années, cassent du gris et du noir