Ecrit à partir des témoignages de descendants d’immigrés espagnols, ce spectacle met en scène trois personnages face à leur mémoire familiale de réfugiés en France lors de la Retirada. En redonnant vie à des bribes du passé, des anecdotes drôles et touchantes se bousculent. Elles laissent place à une étonnante légèreté, portée par le plaisir de se rappeler, de raconter… Par moments, le théâtre se mêle à la danse, pour révéler les non-dits, exprimer les points de suspension. Qu’on les ait conservées, oubliées ou exhumées, les histoires de famille reviennent chacune à leur manière pour nous faire rire ou pleurer.
“Note d’intention de la compagnie”
” Depuis nos débuts, nous nous sommes souvent intéressés à la culture hispanique. Cette création fait suite au tout premier spectacle de la compagnie : J’ai muré les portes et les fenêtres (2003), écrit à partir des récits de femmes espagnoles exilées en France suite au franquisme. Désireux d’interroger la transmission de la mémoire familiale, nous nous sommes dirigés, 10 ans après, vers les générations suivantes. Qu’on rouvre les fenêtres ! est donc né d’une nouvelle récolte de témoignages tournée vers des enfants et petits-enfants d’immigrés espagnols. Au delà de l’exemple hispanique, il s’agit alors pour nous d’explorer la notion de déracinement, résonnant dans l’âme de toutes les personnes immigrées.
Notre démarche de création tire du réel et du quotidien des points de décalage et un regard onirique. Dans ce spectacle, la chorégraphie intervient tantôt comme un point d’orgue lors d’un paroxysme émotionnel, tantôt comme un moment de folie, qui par l’humour, provoque une rupture et apporte une distance avec le récit.La création sonore originale dévoile des airs de violon inspirés du répertoire de chansons traditionnelles espagnoles.
En évoquant la transmission de la mémoire entre générations, il nous importe de questionner le lègue d’un passé, et la manière de le rendre vivant aujourd’hui. En ancrant le propos dans le contexte familial, nous remettons en perspective notre identité individuelle et collective.”
Ecriture, mise en scène et jeu : Solène Angeloni, Jean Lacroix et Mathilde Ménager
Musique : Solène Angeloni et François Robert
Chorégraphies : Mathilde Ménager
Création lumière et régie : François Robert