Le projet partenaire Get The Trolls Out, qui combat la discrimination, la haine et l’intolérance fondées sur un motif d’appartenance religieuse vient de publier son rapport sur le mouvement conspirationniste QAnon.
L’objectif du projet est d’exploiter le pouvoir des médias sociaux pour générer du dialogue et offrir une contre-narration puissante face aux diverses formes de discours haineux.
QAnon, un mouvement conspirationniste né aux États-Unis
Cette lutte prend forme contre le mouvement conspirationniste QAnon, né en 2017 sur des forums anonymes aux États-Unis. QAnon fonde ses croyances sur l’existence d’un “État profond”, une organisation parallèle qui détiendrait secrètement le pouvoir, avec en son sein des personnalités célèbres comme le président Joe Biden, la famille Rothschild, l’acteur Tom Hanks…
Prenant généralement pour cible des personnalité influentes dans les sphères politiques, médiatiques et financières, QAnon voit en Donald Trump un chef suprême, un rempart à cette prétendue organisation parallèle. Les personnalités membres de cet “État profond” s’adonneraient à des pratiques ignobles, tel que la pédophilie, le cannibalisme, ou encore des rituels sataniques.
QAnon est un mouvement profondément antisémite, qui s’appuie sur l’existence d’un « complot juif » pour justifier des propos dangereux.
Get the trolls out a recensé 3000 hashtags relatifs au mouvement, dont un cinquième visant directement “l’élite juive”, et les “hordes de migrants”. Certains sont des menaces sans équivoques : le #Holocough (contraction entre « cough » signifiant la toux, et holocauste) incite ouvertement à tousser sur les Juifs en période de coronavirus pour propager la maladie. Les mots clés « Elders of Zion » (Sages de Sion) ont également été utilisés : ils font référence aux Protocoles des Sages de Sion, un texte antisémite écrit par la police secrète du tsar en Russie au début du XXème siècle, qui appelle à reconquérir le monde établit par les Juifs et les francs-maçons.
Entre le 1er octobre et le 5 novembre 2020, pas moins de 250000 utilisateurs de Twitter ont été dénombrés comme étant des relais de ces informations. Un sondage d’octobre 2020 estime que 6 % des américains soutiennent les théories du mouvement.