Festival d’Avignon 2021. Vienne 1913 d’Alain Didier Weill, dans une mise en scène d’influence expressionniste de Jean Luc Paliès, nous offre une réflexion stimulante sur les prémices de l’hitlérisme dans l’ambiance délétère de la capitale de l’empire austro-hongrois à la veille de la première guerre mondiale qui le verra disparaitre.
En point de départ à l’intrigue, le docteur Freud reçoit en analyse, à la demande de son confrère et disciple Jung, un jeune aristocrate dévoré de la phobie des Juifs.
Parallèlement, un jeune peintre raté et indigent tente de vendre ses dessins signés Adolf dans la rue, en ruminant sa haine contre une société qu’il juge dégénérée dont il ne tarde pas à rendre les Juifs responsables.
En contrepoint, nous sommes confrontés au contexte de la rupture entre Freud et Jung, lui-même pénétré de l’idée d’une opposition fondamentale entre inconscient aryen et inconscient sémitique.
Au total, un spectacle brillant, même si on peut lui reprocher un caractère un peu trop didactique, servi par d’excellents comédiens.
On a notamment été impressionné par le jeu halluciné de William Mesguich et Oscar Clark.
Yves Rutkowski
LICRA Avignon 2021.