Depuis 2016, la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme et la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) ont mis en place un partenariat s’articulant autour d’un programme d’action intitulé « Mémoire, éducation, citoyenneté et jeunesse ».
L’un des objectifs premiers de ce partenariat est de marcher dans les traces de l’Histoire et de la mobiliser à la recherche de pistes concrètes pour engager un travail mémoriel et éveiller les consciences sur des enjeux contemporains, d’affûter l’esprit critique que doit exercer la jeunesse dans la vie de la cité et plus spécifiquement sur les réseaux sociaux. En effet, cette nouvelle source de consommation de l’information (quasiment exclusive chez les 18-24) constitue un incroyable espace de liberté d’expression mais est aussi le lieu de toutes les dérives et d’expression de la haine ou des théories conspirationnistes.
Histoire de l’esclavage, des Harkis ou de la Shoah, autant de sujets dont Patrick Kahn, chargé de mission LICRA, et la mission nationale de veille et d’information de la PJJ avec les référents « laïcité » (travaillant sur la prévention de la radicalisation), se sont emparés afin d’éveiller les consciences et la raison des jeunes placés sous la responsabilité de la justice.
Ces réflexions communes ont donné naissance à un programme d’actions éducatives visant à analyser les mécanismes qui peuvent mener au pire en influençant la jeunesse. Les emmener à la rencontre de ce qu’ils n’ont jusqu’à présent qu’entrevu dans les livres d’Histoire ou au travers de documentaires, les confronter à une réalité face à laquelle ils peuvent se montrer indifférents ou tout simplement nier, en faire « les témoins des témoins », tels sont les ressorts de ce qui préside à ce projet.
Quatre séjours à Auschwitz-Birkenau ont ainsi été organisé depuis 2016. Le titre de ce film, Si les arbres pouvaient parler, est une parole saisie à la volée, la réflexion de l’un des quatre jeunes qui ont pris part au dernier séjour organisé en mai dernier. Accompagnés par Claude Bloch, rescapé d’Auschwitz, motivé par une infatigable volonté de transmettre, ces jeunes ont eu l’opportunité de se confronter aux vestiges de l’Histoire et de puiser dans son témoignage une force qui, il faut l’espérer, leur permettra de conjuguer la leur au futur.