ActualitésCommuniquésContre l'extrême droite, plus d'abstention !

Contre l’extrême droite, plus d’abstention !

Communiqué :

À l’occasion des élections européennes, le 9 juin 2024, 48,6% des Françaises et des Français ne se sont pas rendus dans les bureaux de vote pour exprimer leurs choix. En leur absence, les voix de 40% des votants sont allées à des listes d’extrême droite, le Rassemblement national arrivant ainsi largement devant les autres listes, avec 31,4% des suffrages.

Il a donc manqué de nombreuses voix pour exprimer l’attachement indéfectible des citoyennes et des citoyens aux valeurs humanistes, au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, sur lesquels repose l’Union européenne. Il a manqué des convictions fortes et une mobilisation à la hauteur des enjeux actuels pour signifier le rejet des populismes qui minent la démocratie et menacent d’instabilité un espace politique, économique et culturel né il y a près de 75 ans. Aux ambitions premières des pères fondateurs de l’Europe répondent aujourd’hui les sirènes du nationalisme, synonymes de repli sur soi, de passions identitaires et de fragilisation géopolitique. Le nationalisme mène à la guerre.

Devant ce score inédit de l’extrême droite, prenant acte de l’affaiblissement de la majorité présidentielle, le Président de la République française a pris la décision de convoquer des élections législatives pour les 30 juin et 7 juillet prochain, trois ans avant l’élection de 2027.

Devant une telle situation, nous dénonçons, une fois encore, le pouvoir de séduction qu’opère un parti dont l’idéologie repose sur des mots d’ordre qui, tel celui de « préférence nationale », – rompent avec le pacte républicain. Nous déplorons l’attrait électoral d’un courant politique dont les expériences de gouvernement dans l’histoire se sont systématiquement soldées par la consécration de la propagande et de la « post-vérité », la promotion des discriminations, la régression économique et le triomphe des obsessions identitaires. Contrairement à une idée répandue, ce courant politique a déjà fait ses « preuves », en particulier entre 1939 et 1944. Aujourd’hui comme hier, ses ressorts sont la division et l’inféodation à des intérêts de puissances autocratiques, auxquels s’ajoute l’incompétence économique.

En cette période d’incertitude et de montée des périls, la Licra, née il y a près de cent ans de la lutte contre les idées de l’extrême droite, xénophobes, racistes et antisémites, poursuivra son combat pour la défense des institutions républicaines. Elle continuera de mener ses actions – notamment juridiques et éducatives – contre les discours de haine. Elle dénoncera avec la même fermeté l’action des formations extrémistes, qu’elles soient de droite ou de gauche, ainsi que toutes les entreprises d’alliances avec elles. La Licra ne saurait de fait admettre le principe d’une coalition avec une extrême gauche qui, dans sa radicalité, porte une responsabilité dans l’affaiblissement démocratique et la polarisation aux extrêmes.

La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations, et contre toutes les idéologies qui tendent à fracturer la communauté nationale, ne peut avoir pour seul cadre de résolution que la démocratie, pour seul principe directif la solidarité nationale, pour seul horizon la fraternité, pour seule exigence la justice.

Devant les difficultés vécues par nos concitoyennes et par nos concitoyens, la fuite en avant ne constitue pas une solution. Elle ne peut que plonger le pays dans l’inconnu et dans une vision régressive de l’histoire européenne qui n’offre aucune autre issue que le chaos et le malheur. Face aux crises que nous traversons, qui suscitent des peurs et des colères légitimes, face aux changements et aux défis de notre époque, il n’est de réponses efficaces que collectives et volontaires.

« La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent » déclarait Robert Schuman, ministre des Affaires Étrangères français, le 9 mai 1950. Il jetait ainsi les bases de la construction européenne. En France comme en Europe, il est aujourd’hui plus que temps de redoubler d’efforts créateurs.

Contre l’extrême droite, contre les populismes, il est temps, enfin, que chacun s’engage pour que l’on cesse d’évoquer et de regretter une majorité silencieuse.

Agissons ensemble !

Le DDV, revue universaliste

N°689 – Le DDV • Désordre informationnel : Une menace pour la démocratie – Automne 2023 – 100 pages

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