Par Mario Stasi, Président de la Licra.
Samedi soir, nous avons découvert le visage de Miss Provence, candidate au titre de Miss France et qui fièrement évoquait ses origines italo-israëliennes. Nous avons découvert aussi, presque instantanément, un déferlement de haine antisémite s’abattant sur elle sur les réseaux sociaux, essentiellement sur Twitter. Planqués derrière l’anonymat des lâches, d’aucuns invoquant Hitler pour « finir le boulot » et exterminer April Benayoum parce qu’elle est juive. D’autres l’injuriant en des termes qui méritent pas de sortir du cloaque où ils ont été fermentés. Les derniers enfin ayant du mal à cacher leur haine des juifs derrière l’abri commode de l’antisionisme, la détestation d’Israël servant de paravent bien léger à leur antisémitisme.
Cette affaire met en lumière une réalité que beaucoup de nos compatriotes vivent tous les jours, dans l’ombre, du fait de réseaux sociaux incontrôlables. La loi Avia, qui constituait une avancée considérable dans la lutte contre la haine en ligne a été censurée il y a quelques mois, sous les applaudissements aveugles de ceux qui sont tourmentés, au nom d’on ne sait quelle vision absolue de la liberté d’expression, à l’idée d’empêcher de nuire un raciste ou un antisémite. A vouloir protéger les salauds, on finit aujourd’hui par les encourager et à mépriser leurs victimes.
Cette situation ne peut pas durer et j’invite les pouvoirs publics à prendre pleinement à bras le corps cette affaire de dignité humaine fondamentale qui fait qu’on ne peut pas laisser nos démocraties, nos vies, être envahies par l’écume empoisonnée de la haine de l’autre. Quand on appelle à exterminer une jeune femme de 21 ans, on ne formule pas une opinion susceptible de faire débat : on commet un délit, celui d’appeler à détruire l’autre, délit réprimé par nos lois. Il y a urgence à responsabiliser les hébergeurs, amendes à la clé, pour que la boue qui salit leurs réseaux soit nettoyée dans des délais qui limitent au maximum les préjudices pour les victimes et pour la société. Il faut appliquer le principe du pollueur-payeur, comme dans les catastrophes écologiques. Si les hébergeurs ne sont pas responsables de ces marées noires numériques, ils sont les propriétaires du bateau : leur responsabilité doit être engagée en cas de sinistre et des sanctions pécuniaires doivent pouvoir être appliquées. Qu’on ne nous dise pas que les hébergeurs n’interviennent pas sur les contenus : il suffit de publier une photo d’un sein sur les mêmes réseaux pour voir avec quelle rapidité elle sera retirée. Ce qui est possible pour la nudité doit l’être aussi pour les appels à la haine racistes et antisémites.
Il y a urgence aussi à regarder en face les problèmes créés par l’anonymat et qui nourrissent un sentiment d’impunité : le petit oiseau de Twitter a enfanté des millions de petits corbeaux qui, chaque jour, défont notre édifice social et sapent les fondements d’une société fraternelle. Une société ne peut pas vivre dans la paix et la sérénité si elle est soumise à cette culture de la violence encouragée par la pratique quotidienne de l’anonymat. A ne pas traiter ces sujets et à avoir la main tremblante devant les dérives de la mondialisation numérique, nous préparons à nos enfants un monde qui se rapproche chaque jour de ce que doit être l’enfer.
Nous sommes pleinement mobilisés, mon équipe et moi-même, pour ne rien lâcher et aller au bout du combat contre le racisme et l’antisémitisme et la lutte contre la haine en ligne. C’est le combat de notre génération si nous voulons pouvoir envisager de construire une société vivable.
Fidèlement,
Mario Stasi
Président de la LICRA
Affaire Miss Provence 2021 – La Licra dans les médias
Vidéos
Mario Stasi, Président de la Licra – BFM TV – 21/12/2020
Mario Stasi, Président de la Licra – CNEWS – 21/12/2020
Stéphane Nivet, Délégué général de la Licra – RTL – 21/12/2020
Dans la presse
Le Figaro – Miss Provence visée par des insultes antisémites
Le Télégramme – Indignation générale après des tweets antisémites visant Miss Provence
France Info : Miss Provence victime d’antisémitisme : “C’est toujours sur Twitter que cela se produit”, réagit Alain Jakubowicz, président d’honneur de la Licra
A noter le nouveau texte raciste et antisémite de l’activiste d’extrême droite Houria Bouteldja qui, tout comme Rockaya Diallo, aurait déjà pu et dû être poursuivie en justice et condamnée des dizaines de fois pour incitation à la haine. Il ne sert à rien de déplorer les horreurs proférées sur les réseaux sociaux tant qu’on ne s’attaque pas à celles et ceux qui sont à l’origine de cette haine de plus en plus décomplexée.
On voit d’ailleurs à quel point l’extrême droite indigéniste bénéficie de nombreuses complicités dans la sphère publique, jusque dans le monde de l’édition : ainsi Annie Ernaux connue pour son adhésion aux thèses racistes des indigénistes et qui apporte officiellement son soutien à la porte-parole du PIR. Qui protège les indigènes de la République ? Qui protège les nouveaux fascistes ?
Merci pour ce texte juste qui on l’espère sera entendu .
Les disciples d’Hitler qui balancent leurs tombereaux d’ordures, leur “nazienostalgie” en s’abritant derrière un courageux anonymat doivent être combattus par toutes celles et ceux pour qui les mots : liberté égalité fraternité ont encore un sens.
Cordialement.
Bonjour,
oui il faut faire justice.
C’est une honte ! et si c’est vraiment sur Twitter que ces injures ont été proférées, ils doivent être punis de même que le personne qui a écrit cette horreur et avec des fautes d’orthographe.
Merci.
MM
Il est temps de réagir vigoureusement…j’avais déjà publié à ce sujet sur FB et je partage cette déclaration. Merci.
Tonton Hitler et ses sbires et leurs thèses
Doivent être éradiqué de la surface de la
TERRE.
Que la PAIX règne sur cette TERRE !
Les réseaux sociaux est terribles , tout les malades mentaux et des frustrés viennent se donner a coeur joie