Alain Soral avait été condamné en janvier 2021 par la cour d’appel de Colmar pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ». En cause, une photographie diffusée sur twitter et sur le site « Egalité et réconciliation » montrant Alain Soral en train de faire le geste de la « quenelle ». Une condamnation en appel confirmée le 18 janvier 2022 par la Cour de cassation : « La déclaration de culpabilité de M. Bonnet [le vrai nom d’Alain Soral] du chef d’injure publique raciale » est « définitive », écrit la Cour de cassation. La Licra était partie civile, représentée par Me Rodolphe Cahn en appel, et Me Laurent Goldman en cassation.
Ce geste, lancé et popularisé par le polémiste antisémite Dieudonné Mbala Mbala, déjà condamné à plusieurs reprises, est une sorte de salut nazi inversé : un bras tendu vers le bas, et la main opposée sur l’épaule. Condamné en 2018 pour avoir réalisé ce geste au mémorial aux juifs assassinés d’Europe à Berlin, Alain Soral a réitéré devant le tribunal de Colmar. Un acte considéré par la Cour comme une provocation aux associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
La cour d’appel avait relevé que, « dans l’esprit » de M. Soral, le geste revêt une « signification antisémite ». Dès lors, en diffusant une photo de lui faisant une « quenelle », M. Soral entendait « persister et signer dans une provocation antisémite »
La Cour de cassation confirme sa condamnation à verser « 150 jours-amende d’un montant unitaire de 150 euros », ce qui signifie qu’en cas de défaut total ou partiel de paiement, il sera incarcéré pour une durée correspondant au nombre de jours amende impayés. Alain Soral devra, en outre, payer 2 500 euros à chacune des deux autres parties civiles, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et SOS-Racisme.
