La scène s’est déroulée place des Terreaux, devant l’Hôtel de Ville de Lyon, une nuit de juin 2015. Des étudiants en droit refoulés d’un bar un soir de beuverie s’en prennent violemment et physiquement à trois jeunes étudiants africains. L’un d’entre eux est gravement blessé. Quelques heures après cette véritable « ratonnade » raciste, l’un des agresseurs se vante sur Facebook d’avoir participé à l’agression « d’une bande de négros ».
Les agresseurs sont tous des sympathisants des mouvements d’extrême-droite. A la barre du tribunal, leurs dénégations quant à leur adhésion idéologique à ces groupuscules peine à convaincre le tribunal et les parties civiles, dont la LICRA, représentée par Me Olivier Foray, démontrent sans trop de difficultés les éléments qui établissent la dimension idéologique et raciste de cette agression. Le ministère public, pour sa part, retient l’évidence du caractère raciste des faits et réclame jusqu’à deux ans de prison ferme. Si le tribunal a relaxé l’un des mis en cause en raison des difficultés à établir son rôle exact au moment de l’agression, les deux autres prévenus sont condamnées respectivement à 12 mois de prison avec sursis et dix huit mois, dont six avec sursis. Le caractère raciste de l’agression a été reconnu et la constitution de partie civile de la LICRA reçue par le tribunal.
Ces faits montrent les conséquences malheureusement logiques de la structuration des mouvants identitaires au sein de la ville de Lyon qui, notamment dans le Vieux Lyon, ont établi une base de prosélytisme et de militantisme dont il faut bien reconnaître qu’elle n’a pas été suffisamment endiguée depuis de nombreuses années. La LICRA avait consacré un dossier spécial.