La LICRA était présente à la commémoration de la rafle des enfants d’Izieu et de leurs éducateurs – Izieu, le 6 avril 2017
La « colonie » d’Izieu était un havre de paix au milieu de la guerre. Créée par Sabine et Miron Zlatin, elle accueillait des enfants juifs afin de les mettre à l’abri des persécutions nazies. Beaucoup d’entre eux étaient des réfugiés, nés en Allemagne, en Pologne, en Autriche, en Algérie.
Depuis les hauteurs des contreforts du Bugey dominant les boucles du Rhône, aux confins de l’Isère, de la Savoie et de l’Ain, la « colonie d’Izieu » était un petit « paradis », à l’abri des souffrances et du tumulte du monde.
Le matin du 6 avril 1944, le paradis s’est transformé en enfer. Les troupes diligentées par Klaus Barbie, chef de la Gestapo de la région lyonnaise, ont cheminé vers ce réduit d’innocence pour rafler 44 enfants et leurs 7 accompagnateurs. Seule Léa Feldblum, éducatrice à Izieu, reviendra d’Auschwitz.
Les martyrs d’Izieu sont morts pour une seule raison : parce qu’ils étaient juifs. Dans le camion qui les emmenait vers la mort, les nazis ont même pris soin de faire descendre l’un d’entre-eux parce qu’il n’était pas juif et qui venait d’être reconnu par une parente lors d’un arrêt dans le village de Brégnier-Cordon.
Le 4 juillet 1987, la Cour d’Assises du Rhône rendra justice à ces enfants et à leurs bienfaiteurs en déclarant Klaus Barbie, leur bourreau, coupable de ce crime contre l’Humanité. Le 25 mai, lors de la 11ème audience de ce procès, André Frossard, rescapé de la « baraque aux Juifs » de la prison Montluc où les enfants d’Izieu furent emprisonnés quelques heures, avait résumé d’une formule limpide la nature de cette barbarie : “Il y a crime contre l’humanité lorsqu’on tue quelqu’un sous prétexte qu’il est né.”
Le temps passe, les souvenirs s’éloignent, la mémoire parfois se dérobe mais l’Histoire, elle, demeure pour nous rappeler à chaque instant que le racisme et l’antisémitisme tuent.