Le 3 septembre 1953 entrait en vigueur la Convention de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, communément appelée “Convention européenne des droits de l’Homme ». S’il devait rester une seule chose de la construction de l’Europe, aujourd’hui gravement en panne, c’est bien cette révolution qui a permis l’affirmation juridique, à l’échelle d’un continent entier, de droits de l’Homme rendus opposables devant une juridiction internationale souveraine.
L’identité de l’Europe doit beaucoup à ce texte fondateur. Il appartient désormais à notre ADN et est venu consolider l’universalité de nos valeurs. Ironie de l’Histoire, les figures de l’extrême-droite négationniste, raciste et antisémite, précisément héritières de ceux qui ont rendu l’Europe exsangue en 1945, sont les premières à en revendiquer l’application . C’est l’honneur de nos démocraties de permettre à tous, y compris aux ennemis de la liberté, de profiter pleinement de ses dispositions. A telle enseigne qu’on s’interroge sur l’obsession qui les pousse, de Robert Ménard à Marine Le Pen en passant par Henry de Lesquen à en demander la suppression…