Il y a quinze ans, à 20 heures, la surprise fut de taille.
Alors que tout le monde pronostiquait une second tour entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, c’est le visage de Jean-Marie Le Pen qui est apparu sur les écrans, éliminant le candidat socialiste. Les Français aiment bien déjouer les prévisions, pour le meilleur et parfois pour le pire.
Une génération politique est née ce soir-là dans l’opposition à la victoire de l‘extrême-droite en France.
Que reste-t-il aujourd’hui du 21 avril ?
À l’avant-veille du premier tour de l’élection présidentielle, la surprise serait cette fois-ci de ne pas voir apparaître Marine Le Pen dimanche soir à 20 heures.
Voilà où nous en sommes arrivés.
Pourtant, 15 ans après, le prénom a changé mais il y a toujours un Le Pen candidat à l’Elysée.
15 ans après, en dépit d’une bonne couche de maquillage et d’un bon lifting, on voit toujours les coutures de l’idéologie frontiste.
Derrière le masque du renouveau se dissimule le vrai, le seul visage du Front National.
Celui qui sourit lorsque la peur s’insinue au cœur même de la démocratie et du débat citoyen.
Celui qui cultive et instrumentalise la peur de l’autre pour dresser les Français contre les Français.
C’est le visage de la haine et du repli sur soi.