Le 10 mai 1994 est un jour historique pour l’Afrique du Sud, et au-delà.
Le pays qui a instauré l’Apartheid, véritable racisme d’Etat, fondé sur la ségrégation, portait à sa tête pour la première fois un président noir.
Son engagement pour l’égalité, Nelson Mandela l’a payé cher : 27 ans, 6 mois et 6 jours d’emprisonnement.
Dès 1944, il s’était engagé dans un combat pour la justice et l’égalité auprès de l’ANC (African National Congress), rejoignant la Ligue de la jeunesse.
Le 21 mars 1960, le massacre de Sharpeville fait soixante neuf morts dont huit femmes et dix enfants. Abattus dans le dos, par des tirs policiers tandis qu’il tentaient de fuir après une manifestation. Nelson Mandela fonda alors le « Umkhonto we Sizwe » (le fer de lance de la nation), branche armée de l’ANC dont il prend le commandement. Réduit à la clandestinité, traqué, Nelson Mandela est arrêté le 5 août 1962. Sa libération n’interviendra que le 11 février 1990.
Ce 10 mai 1994, lorsqu’il prend la tête de la « nation arc-en-ciel », Nelson Mandela devient un symbole du combat pour l’égalité. il a aussi conduit le pays à tourner le dos au repli et à regarder le monde en face, multiculturel et divers.
Il a porté politiquement ce qu’Aimé Césaire défendait dans son Discours sur la Négritude : “Maintenir le cap sur l’identité (…) ce n’est ni tourner le dos au monde ni faire sécession au monde, ni bouder l’avenir, ni s’enliser dans une sorte de solipsisme communautaire ou dans le ressentiment. Notre engagement n’a de sens que s’il s’agit d’un ré-enracinement certes, mais aussi d’un épanouissement, d’un dépassement et de la conquête d’une nouvelle et plus large fraternité ».
Un message essentiel face aux pseudos-antiracistes qui revendiquent indûment le message de Mandela et se posent en réalité en héritiers de l’apartheid en organisant des camps d’été interdits aux blancs.