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1 jour, 1 combat : 15 avril 1865 – Lincoln, mort d’un abolitionniste

En 1865, la guerre de secession oppose toujours les états abolitionnistes industrialisés de l’Union (les États-Unis d’Amérique) au Nord dirigés par Abraham Lincoln et les États Confédérés d’Amérique esclavagistes au Sud. Le Sud, majoritairement agricole, et qui vit de l’exploitation de ses esclaves dans les champs de coton, se bat encore pour conserver ses privilèges contre la politique abolitionniste de Lincoln et au mépris des droits de l’Homme. Pourtant, si après quatre années de lutte, la fin du conflit est intervenue, un homme, John Wilkes Booth, tente le 15 avril 1865, dans un ultime geste criminel, de mettre un terme aux espoirs du Nord en s’attaquant à celui-là même qui a façonné ce rêve abolitionniste : Abraham Lincoln.

John Wilkes Booth, acteur de profession, est en effet, depuis l’élection de Lincoln le 6 novembre 1860, en tant que sympathisant des états du Sud, farouchement opposé à la politique progressiste des états de l’Union et affiche politiquement son attachement à l’esclavagisme dans un discours qu’il prononce en décembre 1860. Le 22 septembre 1862, quelques jours après le succès du Nord à la bataille d’Antietam, Lincoln annonce l’émancipation des esclaves dans les états confédérés et réaffirme sa volonté abolitionniste le 1er janvier 1863.

Le Président Abraham Lincoln

La même année, Lincoln, grand amateur de théâtre, assiste à une pièce interprétée par John Wilkes Booth qui le pointe du doigt en déclamant une tirade de Cœur de marbre de Charles Selby, au théâtre Ford de Washington.

John Wilkes Booth se radicalise à partir de 1864 et se rapproche des services secrets des états confédérés pour ourdir un complot contre Abraham Lincoln, réélu pour un deuxième mandat en novembre 1864. Le mode opératoire devait impliquer un enlèvement du président de l’Union pour l’échanger contre une rançon de 10 000 soldats du Sud prisonniers du Nord, ou un assassinat.

Quelques mois plus tard, début 1865, Booth assiste, devant la Maison-Blanche, à un discours imprévu de Lincoln de sa fenêtre. Lincoln évoque le droit de vote pour les anciens esclaves, et Booth, dans un élan obsessionnel affirme alors que ce serait le dernier discours du président. « Notre cause est presque perdue, écrit-il dans son journal. Il faut faire une chose décisive et grande. ».

Aidé par les services secrets confédérés, et pour tenter de renverser l’Union, l’acteur politisé et sécessionniste s’entoure d’une équipe composée de Lewis Powell, jeune soldat du Sud, et de George Atzerodt, chargés d’assassiner respectivement William Seward, le secrétaire d’État et Andrew Johnson, le vice-président de l’Union. Booth planifie son passage à l’acte criminel pour le 14 avril 1865 en prenant pour cible le président Lincoln. Le soir du 14 avril, vers 22h, John Wilkes Booth tire une balle dans la nuque de Lincoln qui assiste à une pièce de théâtre depuis sa loge présidentielle. Le président abolitionniste décède le matin du 15 avril 1865.

Booth, qui parvient à s’enfuir, est abattu par des soldats de l’Union le 25 avril 1865 dans une ferme dans laquelle il s’était retranché.

La ratification du 13e amendement, nécessitant l’adhésion des trois quarts des États, est obtenue au cours de l’année et le 18 décembre 1865, la promulgation enfin acquise. A la fin de l’année 1865, l’esclavage est aboli aux Etats-Unis. Le père de cette abolition en a quant à lui payé le prix du sang.

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Le DDV, revue universaliste

N°689 – Le DDV • Désordre informationnel : Une menace pour la démocratie – Automne 2023 – 100 pages

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