Fabielle ANGEL
Présidente de la Commission SportLe sport est un outil d’éducation et d’émancipation porteur de fraternité mais il est aussi touché par des dérives racistes, discriminatoires et extrémistes. La LICRA accompagne les acteurs du mouvement sportif face à ces fléaux et s’appuie sur les valeurs positives du sport pour éduquer les jeunes à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Assistance aux victimes
Slogans, injures, agressions racistes ou antisémites sur et autour du terrain. Témoin ou victime, vous souhaitez une assistance juridique et psychologique gratuite. Contactez la licra à l’adresse sport@licra.org. Un dépliant spécifique présentant l’assistance juridique gratuite de la Licra aux acteurs du sports a été réalisé avec le soutien de la Direction des sports du Ministère des sports et du Comité National Olympique et Sportif Français. Ce document a été diffusé très largement auprès de notre réseau de collectivités, de fédérations sportives, d’offices municipaux du sport et auprès des comités et ligues sportives par le biais du CNOSF. En effet nous souhaitons intensifier le nombre de personnes victimes ou témoins de faits de racisme ou de discrimination dans le sport qui s’adressent à nous. En 2017, ce sont 18 cas liés au racisme et aux discriminations dans le sport qui ont été traités par le service juridique de la Licra. Des affaires très diverses nous sont rapportées et concernent plusieurs sports : le football, le basket-ball, l’athlétisme mais également la pratique en salle. Il s’agit dans la majorité des cas d’affaires de racisme et de discriminations. Le football reste de loin le sport le plus touché par ces dérives. La grande majorité des faits rapportés sont relatifs à des agressions verbales. Télécharger le dépliant (mettre le lien vers la plaquette)
Participation aux commissions de discipline
À la demande d’un club, d’un district, d’un comité, d’une ligue, d’un joueur, d’un arbitre, d’un parent… la LICRA peut être présente devant la commission de discipline suite à un acte de racisme.Elle peut ainsi proposer aux acteurs concernés une mesure complémentaire ou alternative aux sanctions disciplinaires (visite mémorielle par exemple). Exemple : Le District de Football du Rhône a fait appel à la LICRA pour organiser une visite mémorielle au Camp des Milles avec des joueurs sanctionnés sportivement et pénalement suite à des violences verbales et physiques à caractère raciste pendant un match
Observation des dérives dans le sport
La LICRA recense chaque année avec son enquête annuelle les incidents racistes, antisémites, extrémistes commis sur les terrains, les tribunes, les vestiaires sur la base des réponses envoyées par un panel de communes de France pour évaluer, analyser et faire connaitre l’évolution des dérives racistes dans le sport.
Education et prévention auprès des jeunes supporteurs
Organisation de tournois, présence de l’association et de ses militants sur des évènements sportifs, interventions de nos militants dans des clubs sportifs, des centres de formation, rencontres avec des champions … Exemple : Les centres de formation et les pôles espoirs des clubs de Ligue 1 et 2 s’adressent à la LICRA pour éduquer les jeunes footballeurs en herbe à la lutte antiraciste et les informer de leurs droits et devoirs (programme de la Fondaction du Football).
Accompagner les professionnels et les bénévoles
Information, sensibilisation et formation des dif-férents acteurs du sport (éducateurs, dirigeants, arbitres, agents territoriaux, élus…) Exemple : La LICRA forme en lien avec le Mouvement Sportif et Olympique des cadres et des élus de ligues sportives franciliennes (dans le cadre de son partenariat avec le Conseil Régional Ile de France) à la défense des valeurs de la République et à la laïcité dans le sport. Une action auprès des centres de formation et des pôles espoirs des clubs professionnels de football. Depuis 2016, la LICRA est rentrée dans le programme OPEN FOOTBALL CLUB de la Fondaction du football, visant à accompagner les clubs professionnels de football et les Pôles Espoirs dans la mise en place d’actions civiques et culturelles auprès des jeunes joueurs en formation (entre 14 et 19 ans). En 2017, les sections de Nantes et de Fécamp sont intervenues auprès des jeunes des centres de formation d’En avant Guingamp, du Stade Rennais, du FC Nantes et du Stade Malherbes.
Actions de solidarité et de citoyenneté
Participation de la LICRA à des événements sportifs locaux, nationaux, internationaux : semaines euro-péennes d’actions contre le racisme dans le football (Football against Racism in Europe), Gay Games Paris 2018, Handisport Open Paris d’athlétisme, tournée nationale EDUCAPCIT Y… Des grands clubs choisissent également de reverser à la LICRA les recettes d’une rencontre pour soutenir la lutte antiraciste dans le sport. Exemple : Des étudiants de Sciences Po Paris et la LICRA ont organisé un tournoi de futsal avec des migrants suivi d’une rencontre avec des champions engagés (Semaine nationale d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme).
La dénonciation des faits de racisme dans le sport
En 2017, la LICRA a dénoncé des affaires graves de racisme dans le sport et s’est portée partie civile pour les deux premières :
- Lors du match Bastia-Nice disputé le 20 janvier 2017, Mario Balotelli, l’attaquant italien d’origine Ghanéenne, avait accusé une partie du public corse d’avoir « fait des bruits de singe (…) pendant tout le match ». « Est-ce que le racisme est légal en France ? Ou seulement à Bastia ? », s’était-il demandé. La LFP avait le même jour condamné « avec la plus grande fermeté les auteurs de ces agissements, qui n’ont rien à faire dans un stade de football ». Bastia avait par la suite fait savoir qu’un quadragénaire s’était dénoncé auprès du club, et que son abonnement au stade avait été désactivé. « Plusieurs individus ont effectué des cris de singe » avait précisé le club corse, dénonçant des « comportements stupides et inacceptables ».
- La joueuse de volley-ball Saly Camara du Volley-Ball Romans est victime d’insultes à caractère injurieux et discriminatoires le 16 décembre 2017 lors du match de Division Elite féminine remporté par Romans à Halluin. Le club de Romans a condamné avec la plus grande fermeté les agressions verbales dont a fait l’objet la joueuse et aussi son équipe.
- Le club de volley-ball de Tours a saisi la Commission d’appel de la Confédération européenne de volley-ball (CEV) après avoir été débouté en première instance de sa plainte pour des insultes racistes à l’encontre de son joueur camerounais Nathan Wounembaina, pris à partie par des supporters d’Olympiakos Le Pirée le 6 décembre 2017.