Autour du thème « 20 ans après : Dire le génocide des Tutsi », les plus grands spécialistes de la question réunis pour l’occasion se sont félicités de la présence de plus de 200 personnes, eux qui luttent depuis des années pour la reconnaissance du génocide des Tutsi au Rwanda, cible d’un négationnisme incessant, et pour que la France y reconnaisse sa responsabilité. Des historiens, comme Jean-Pierre Chrétien, Marcel Kabanda (Président de l’association Ibuka), Stéphane Audoin-Rouzeau, des journalistes et des grands reporters, comme Nicolas Poincaré, Alain Frilet, Paul Amar, Patrick de Saint-Exupéry mais aussi des rescapés se sont ainsi succédés à la tribune rappelant l’horreur du génocide qui n’a été reconnu comme tel que des années plus tard.
Dans sa quête pour la justice qui n’a jamais faibli depuis vingt ans, Alain Gauthier, professeur à la retraite qui s’est battu toute sa vie aux côtés de sa femme pour collecter des informations afin que les présumés génocidaires soient jugés, s’est quant à lui réjoui de voir qu’un tel colloque a fait salle comble. Le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR), qu’il a créé en 2001 afin de mener des investigations sur les fugitifs rwandais, de constituer leurs dossiers et de les faire saisir par la justice peut se féliciter d’une telle mobilisation et du premier procès d’un présumé génocidaire en France qui débutera le 4 février prochain. Vous pourrez en suivre toute l’actualité à travers le blog du CPCR créé pour l’occasion : proces-genocide-rwanda.fr.
La Licra vous invite également à la suivre dans son soutien à l’association Ibuka, qui organise les cérémonies des 20èmes commémorations en France du génocide des Tutsi au Rwanda (programme : http://www.ibuka-france.org) et à la pétition pour la construction d’un Memorial des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda dont elle est signataire http://memoire2014.wesign.it/fr
Alain David, précisant le sens de l’implication de la Licra, attire l’attention sur le lien organique qui existe entre le phénomène du génocide et le négationnisme (lien qui est spécialement fort dans le cas du génocide des Tutsi) et en conséquence sur le rôle primordial des associations, lesquelles, à côté des experts de tous ordres en charge de la véracité des faits, ont le rôle de lutter contre la récurrence de l’oubli et de maintenir ces faits dans la mémoire des nations.