Antoine Spire ajoute à cette analyse le fait que les Justes sont avant tout des individus dans une situation, et que l’action juste ne se fait que dans le rapport à d’autres individus, au-delà de l’allégeance à des principes désincarnés.
Voir l’interview de Joëlle Zask et de Jean-François Bossy, philosophes
Table ronde n°3 : spiritualité
Un prêtre jésuite, un pasteur, un rabbin et un sociologue ont répondu, lors de la dernière table ronde des Journées des Justes, aux questions “Qu’est-ce qui fait qu’un individu se distingue ? Comment expliquer l’action juste ?”
Pour Bernard Croissant, pasteur, les femmes et les hommes de Dieulefit ont été façonnés par les écritures et l’histoire des protestants persécutés : l’action juste se comprend dans une filiation théologique et historique.
Jacques Frémontier, sociologue, souligne que les Justes sont des gens qui ont posé que l’accomplissement de la loi, ce n’est pas obéir à la loi. L’action juste serait ainsi un acte de désobéissance par rapport à une mauvaise loi, une loi “injuste”.
Pour Marc Rastoin, le saint dédouane les hommes, puisqu’il pose un idéal inaccessible, hors de portée. En cela, la notion de Juste rapproche la sainteté de l’ordinaire. Interrogé sur la passivité de l’Eglise catholique pendant la seconde guerre mondiale, le prêtre insiste sur le fait que la religion, quand elle se rapproche de l’idéologie, devient un danger. Il donne ainsi l’exemple du rôle de l’Eglise catholique pendant la dictature de Franco en Espagne.
Pour Yeshaya Dalsace, rabbin massorti, les ressorts de l’action juste ne peuvent s’expliquer que dans l’action, dans le moment où un individu est posé face à la possibilité d’agir. Il donne ainsi l’exemple d’une femme juive religieuse à Jérusalem, qui s’est couchée sur un terroriste pour le protéger du lynchage de la foule, en attendant qu’arrivent les forces de police. Un acte surprenant, impossible à prévoir, résultat d’une dynamique purement individuelle.
Voir l’interview de Marc Rastoin, prêtre catholique, et de Yeshaya Dalsace, rabbin
Une soirée spectacle avec un concert des Marx Sisters et une représentation de la pièce de théâtre “Berg et Beck” ont rythmé ces journées et offert une parenthèse culturelle aux 150 personnes présentes.
Devant le succès de cette première manifestation, les organisateurs ont évoqué la reconduite des Journées des Justes pour l’année prochaine.
Voir l’interview de Mano Siri, Président de la Commission Culture de la Licra, et de Romain Teufert, Responsable de la Commission Jeunes et Trésorier de la Licra Drôme
Pierre Pieniek (Président de la Licra Drôme) et Mano Siri (Présidente de la Commission Culture de la Licra) remercient la maire de Dieulefit Christine Priotto pour l’accueil qui a été fait aux participants, notamment les jeunes, qui ont pu découvrir une ville au patrimoine historique et humain unique en son genre.