24 avril 1915 à 20 heures. Le ministre de l’intérieur Turc Talaat Pacha donne l’ordre d’arrêter plus de 250 intellectuels arméniens, marquant ainsi le début du premier génocide du XXème siècle. A la fin de l’année 1916, le peuple arménien est décapité. 1 200 000 arméniens ont été exterminés, réalisant en partie le dessein criminel exprimé par le grand vizir ottoman dès 1879 qui promettait de « supprimer et faire disparaître à jamais le peuple arménien. »
101 ans après, le mensonge d’Etat perdure et la négation du génocide demeure la doctrine officielle de la Turquie d’Erdogan, enferré dans l’euphémisation des « événements et des massacres de 1915 ». Nier les faits, c’est effacer le crime. C’est effacer les victimes, une deuxième fois.
101 ans après, les Arméniens doivent toujours faire face au déni mais le combat pour la reconnaissance progresse. Le Parlement européen a reconnu le génocide des Arméniens le 18 juin 1987 et la France le 29 janvier 2001. Dans quelques semaines, une nouvelle étape devrait être franchie en Allemagne, pays dont on connaît les liens étroits et anciens qui l’unissent à la Turquie. En effet, le 2 juin, le Bundestag est appelé à se prononcer sur une résolution affirmant « que la persécution des Arméniens par les Turcs il y a 100 ans doit être placée dans la série des génocides du siècle passé. ».
La LICRA est depuis longtemps engagée aux côtés de la communauté arménienne dans son combat pour la reconnaissance du génocide. En juillet 1995, à l’initiative du Président Aidenbaum, la LICRA, avec le Forum des associations arméniennes de France, se constitue partie civile dans le procès intenté à l’historien américain Bernard Lewis.
101 ans après le crime, la reconnaissance du génocide des Arméniens est plus qu’une nécessité : c’est une exigence morale grâce à laquelle il deviendra possible de bâtir une mémoire de réconciliation. C’est aussi prévenir les génocides et empêcher le bégaiement criminel de l’Histoire.