Marine Le Pen se présente comme la candidate des classes populaires, des pauvres et des sans grades. Elle tente de vendre au pays sa « France apaisée » et un Front National « Bisounours » en pleine cure de dédiabolisation. On nous le promet, le FN n’est ni raciste, ni xénophobe, il est patriote !
Pourtant, sur le terrain, ses commissaires politiques font la chasse aux organisations qui portent assistance aux plus démunis au motif qu’elles accueillent aussi des migrants et des réfugiés. Le Secours Populaire de la ville d’Hayange, à qui la mairie vient de couper les vivres, a ainsi appris qu’il était désormais banni de la commune. L’extrême-droite renoue avec sa tradition historique, celle qui a toujours consisté pour elle à trier les Français des Etrangers.
Mais à y regarder de plus près, il n’est pas certain que la raison avancée par la mairie d’Hayange pour motiver cette expulsion soit uniquement celle-ci. Le Secours populaire Français a un immense défaut : il est l’héritier d’une histoire politique marquée à gauche, fondé par des militants communistes venus du Secours Rouge et de l’Association nationale des victimes du nazisme. On imagine dans ce contexte l’angoisse et la crise d’urticaire des élus extrémistes en passant devant le local de l’association.
Dans sa traque obsessionnelle contre les étrangers, le Front National vient de s’en prendre directement aussi aux Français pauvres qui seront privés dans cette ville des services du secours populaire. Au moment de voter en mai et en juin prochain, il faudra se souvenir d’Hayange.
Par Rachel Lindon, membre du Bureau exécutif de la LICRA, déléguée aux réfugiés.