Les photos ont vieilli. Elles sont pourtant le reflet de ce que vivent les Syriens, les Afghans, les Irakiens de nos jours.
Les exodes de masse ne sont pas une nouveauté dans l’histoire du XXe siècle. Pendant la première guerre mondiale, ce sont plus de 12 millions d’Européens qui fuient la guerre et deviennent des “réfugiés”. Ils sont un enjeu majeur pour les belligérants qui doivent s’organiser pour les évacuer et pouvoir se battre, contrôler leurs mouvements ou les accueillir. En 1914, la solidarité avec le peuple belge et les populations du Nord fuyant l’envahisseur est vue comme une obligation patriotique. Ils manquent de tout : argent, vivres, vêtements, logement, rapporte l’exposition virtuelle Mémoire 14-18. En France, de nombreuses associations se constituent pour secourir les réfugiés. Intellectuels et notables s’engagent pour collecter des fonds, distribuent vivres et vêtements, logent les réfugiés. En Grande-Bretagne, des organismes de charité privés les prennent en charge. Même chose aux Pays-Bas, aux Etats-Unis…
La guerre s’éternise, le réfugié est perçu comme un “étranger” parfois assimilé à un ennemi alors que le réfugié bourgeois est considéré comme un peureux… La méfiance prend alors le pas sur la fraternité. Les problèmes administratifs et de coût sont de plus en plus avancés par ceux qui renâclent à les accueillir.
Aujourd’hui, la guerre en Syrie s’éternise elle-aussi. La population n’a pas été évacuée et a résisté à Alep, à Damas… avec les moyens du bord. Depuis mai dernier, les Syriens ont massivement pris la route de l’exode, par la Méditerranée pour la plupart, pour rejoindre de la famille ou des amis en Europe. Certains migrants sont devenus des réfugiés, d’autres des “criminels” présumés comme à Cologne, quand la majorité d’entre eux ne cherche que la sécurité et un pays d’accueil pour leurs enfants.
Pendant qu’ils tentent de survivre tant bien que mal, les pays occidentaux rechignent à leur faire une place, mettant les difficultés d’accueil, économiques et administratives au premier plan.
Et si on apprenait du passé ?