La commissaire européenne chargée de la Justice, Vera Jourova, a raconté jeudi avoir fermé son compte Facebook, devenu une “autoroute pour la haine”, lors d’une conférence de presse consacrée à la lutte contre les contenus illicites sur internet.
“Je reconnais que les plateformes en ligne sont riches en belles opportunités”, a dit Mme Jourova, “mais internet a aussi son côté obscur”, a-t-elle ajouté, lors d’une présentation d’initiatives de la Commission visant les acteurs d’internet.
Lors d’une rencontre récente avec des cadres de Facebook, “je leur ai dit que je venais de fermer mon compte Facebook parce que c’était une autoroute pour la haine”, a-t-elle raconté pour illustrer son propos.
La Commission a engagé un dialogue en 2016 avec Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft, les conduisant à signer un “code de conduite” où ils s’engagent à lutter contre les propos haineux illégaux diffusés en ligne.
Elle a présenté jeudi de nouvelles initiatives pour inciter ces entreprises et tous les acteurs d’internet à mettre en place rapidement des outils plus efficaces contre les “contenus illicites”.
Ce terme désigne plusieurs types de contenus, comme la propagande terroriste en ligne et “les discours xénophobes et racistes incitant à la violence et à la haine”. Parmi les mesures préconisées, la Commission demande aux plateformes en ligne (moteurs de recherche, réseaux sociaux) de désigner “des points de contact qui permettraient de pouvoir prendre rapidement contact avec elles pour supprimer des contenus illicites”.
Elle les encourage aussi à “investir dans des technologies de détection automatique” et à “publier des rapports de transparence précisant le nombre et le type de signalements reçus”.
La Commission a indiqué qu’elle suivrait “attentivement les progrès accomplis” dans les prochains mois. S’ils sont insuffisants, elle pourrait décider “au plus tard en mai 2018” de lancer “des mesures législatives” pour contraindre les acteurs d’internet à agir.