Pour Laurence Parisot, les sondages et enquêtes d’opinion nous livrent des informations paradoxales. D’un côté, des personnalités issues de divers horizons se révèlent être les personnalités préférées des Français (Omar Sy, Yannick Noah, Simone Veil). De l’autre, un racisme assumé s’installe en France : 23 % des Français ne souhaitent pas avoir de voisins d’une autre origine que la leur.
Eric Brunet, qui se définit comme un “militant antiraciste de droite”, dit être “entré en antiracisme” lors d’un colloque à l’Unesco, où il a pris conscience des difficultés de jeunes diplomés issus de la diversité pour trouver un emploi. Ceux-ci avaient envoyé plusieurs centaines de candidature et avaient obtenu un taux ridiculement bas de réponses.
Pour Eric Brunet, le monde bipolaire n’existe plus. Il conteste que la vertu soit de gauche, comme semblaient le dire les professeurs dans les années 1980. Il précise qu’il est compliqué de parler du FN quand on est de droite, particulièrement en tant que journaliste. Revenant sur la séquence de la diffusion, lors de son émission sur RMC, de la chanson d’extrême droite « Yabon la sécu », Eric Brunet exprime sa blessure d’avoir été pris à parti par la Licra mais reconnaît que c’était une faute. Pour lui, les associations ont du mal à juger l’intention réelle, et peuvent se fourvoyer dans des procédures judiciaires. Pour Eric Brunet, il faut refuser de tomber dans le binaire : les enquêtes de lectorat et d’auditorat révèlent qu’il y a plus d’auditeurs de gauche à RMC et que Valeurs Actuelles a 11 % de lectorat FN, deux fois moins que L’Express.
Laurence Parisot explique que le vote FN est clairement raciste et que la polémique père-fille Le Pen est une stratégie commune et familiale pour la prise du pouvoir. Pour Laurence Parisot, il faut combattre le parti d’extrême droite en faisant comprendre que seule une stratégie économique de reconquête permettra d’éliminer cette force politique. Selon la Présidente de l’Ifop, le rôle et le score du FN sont liés aux politiques de droite et de gauche, passées ou présentes, qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.
C’est sur le terrain économique qu’il faut combattre le Front National, car Marine Le Pen se nourrit de l’appauvrissement général de la France et de la disparition progressive de la classe moyenne.